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Dans un récent avis, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) affirme qu’elle refuserait le dézonage de plus de 30 ha pour la gare et le stationnement du réseau électrique métropolitain (REM) si une demande formelle était déposée devant elle.
Dans son avis du 30 septembre, à la demande du gouvernement, la CPTAQ affirme que l’empiétement prévu de 36,3 ha en zone agricole pourrait être évité et qu’il existe plusieurs solutions de remplacement en zone blanche. « La Commission est en effet d’avis que le projet d’antenne Rive-Sud peut être réalisé entièrement dans le territoire non agricole, tout en répondant aux besoins identifiés et aux objectifs du projet », peut-on lire dans l’avis. Ainsi, la CPTAQ estime qu’il n’est pas nécessaire de tout regrouper sur un même site (gare, atelier-dépôt et voie de remisage), comme c’est d’ailleurs le cas dans les autres gares terminales du REM. Il y a par ailleurs 52 ha de terrains vacants dans le périmètre d’urbanisation à proximité ainsi que 23 ha à redévelopper. En plus, la Commission est d’avis que les terrains du projet DIX30 pourraient être densifiés et servir en partie au projet. Avec un stationnement à étages, il serait possible qu’il occupe moins d’hectares.
Toutes ces solutions de remplacement sont situées au nord de la 30 et permettraient donc de ne pas faire de brèche dans la zone agricole au sud de cette autoroute et ainsi risquer de favoriser l’étalement urbain sur une plus grande distance.
La CPTAQ rejette par ailleurs l’argument du promoteur du REM, la Caisse de dépôt et placement (CDPQ) Infra, selon lequel les utilisateurs du réseau qui proviennent de l’extérieur de Longueuil et de Brossard éviteraient le trafic du matin et du soir en allant au stationnement au sud de la 30. D’après les observations de la Commission, le trafic est déjà très dense avant d’arriver à la 30 le matin.
Dans l’avis de la CPTAQ, on estime par ailleurs que le projet actuel de CDPQ Infra ferait perdre en réalité quelque 50 ha de terres agricoles en raison de zones qui seraient enclavées.
L’UPA applaudit
Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, se dit « très content » de l’avis de la CPTAQ, qui complète et précise le mémoire présenté par son organisation devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
Marcel Groleau ajoute que le Réseau de transport de Longueuil, l’agglomération de Longueuil, la Fondation David Suzuki, l’Ordre des architectes du Québec, la Ville de Brossard, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec et Équiterre soutiennent l’UPA dans son refus de l’étalement urbain au sud de la 30.
« La CDPQ devrait refaire un travail en fonction de cet avis », estime le président de l’UPA, qui ajoute que le gouvernement est « loin d’être prêt » à émettre un décret pour donner le feu vert à un projet « mal ficelé » pour la partie sud du réseau. Les terrains en zone blanche seraient peut-être plus chers, admet Marcel Groleau, mais il estime que quelque 25 M$ ne devraient pas empêcher de faire un projet de 5,5 G$ de façon « compatible avec les objectifs ». Le président de l’UPA croit que la fluidité du pont Champlain ne sera pas meilleure si l’on facilite le développement résidentiel à des endroits encore plus éloignés sur la Rive-Sud sans mieux desservir les citoyens de l’agglomération de Longueuil.
CDPQ Infra n’était pas en mesure de commenter au moment de publier.