Actualités 25 septembre 2014

Concours «Mon village…» – La Motte grand gagnant!

La-Motte

Que de belles images! Les membres du jury appelés à déterminer le gagnant du concours Mon village, c’est le meilleur! ont eu la tâche difficile, mais ô combien agréable. Impressionnés par la soixantaine de descriptions soumises, ils ont arrêté leur choix sur le texte de Margot Lemire, une résidente du village de La Motte, en Abitibi. Un choix quasi unanime…

La Motte, mon village en Abitibi

Au village, Flo et Lise tiennent le magasin général et la station-service, de 8 h du matin à 10 h le soir, tous les jours de l’année. Nous y allons pour les tomates fraîches, les bettes à cardes bio de la Turlutte ou du Point de Rosée, autant que pour le lait, les bonbons à la cenne, les clous, les vis ou les films à louer.

J’ai vu des enfants offrir des pommes à Ti-Gars, le poney, et une corneille voler des clés et une boucle d’oreille. Cet été, Louis a restauré un grand bateau, comme une arche de Noé, appelant les petits pirates à l’abordage, à côté des balançoires et du carré de sable. En face, l’école primaire titille les neurones de nos futurs citoyens déjà impliqués au conseil municipal. Ils sont fiers de leur école verte!

La Motte est aussi vaste que l’île de Montréal, mais nous nous connaissons tous. Jusqu’au dernier-né. J’aurais choisi mes voisins du fin fond de l’univers que je ne serais pas mieux tombée. Chacun d’eux a un talent particulier. Luc, le mécanicien, ouvre la cour après les bordées de neige; Pierre est conteur, et avec sa blonde, ils font des après-midis contes-biscuits dans leur maison bleu de mer; Dany, le musicien, et Liette, la chanteuse, inventent aussi la course des boîtes à savon, sans oublier Marie-Hélène, la jeune violoncelliste, auteure-compositeure-interprète, qui vient de sortir son premier album; France, le menuisier génial, bâtisseur de magnifiques maisons à structures autoportantes; Paulo, le peintre, chansonnier, écrivain; Luc, le sculpteur; Paulette, l’organisatrice; Yannick, le fou d’électronique, nous égaie aux temps des fêtes avec ses décorations stroboscopiques dansantes. Puis, il y a Aurore, Samuel, Coco, la petite Simone, Isabelle, Maurice à son puissant observatoire du ciel, Gabrielle dans sa grande maison en paille… Je voudrais tous vous les nommer. Je souris quand je pense à chacun d’eux.

Les gens de La Motte ont l’habitude du coude-à-coude, du dépassement et de l’accueil depuis les débuts en 1919. Nous organisons cette année le 17e Show de La Motte, un vibrant spectacle happening d’artistes de toutes disciplines : musique, poésie, chansons, danse, cirque, performance, slam. La scène a vu défiler, dans des salles combles, comblées, plus de 300 artistes dont plusieurs sont maintenant connus.

Le show est désormais produit à la salle Héritage du Centre communautaire : l’église rénovée, transformée dans un effort collectif intense, sous la supervision de Dominique Tonetti, l’architecte originaire du chemin des Berges. La nef de l’église a été préservée et sert de chapelle. Quand on ouvre les grandes draperies, la salle Héritage redevient un lieu de culte. On y pleure nos morts, on célèbre les mariages, on y chante les messes de minuit. C’est notre lieu de paroles et d’écoute. Il sert de modèle à d’autres communautés.

Au mois d’août, la Route du Terroir ramène plus de 7000 personnes chez nous. Ça grouille partout, ça rigole, ça goûte, ça danse, ça repart avec des trésors de confiture aux fraises des champs de Rita, du vin de cassis, des pierres de fée, du pain chaud, des bijoux artisanaux d’Ariane ou d’Amélie, des bas tricotés, des linges de vaisselle tissés comme des arcs-en-ciel, des paniers débordants de légumes frais. Plus d’une centaine de stands exposent des produits du terroir. Une journée à vivre la campagne en fête.

C’est cela mon village : un lieu paisible et cependant bouillonnant d’activités attirant des gens créatifs, sans masque, qui veulent encore et encore bâtir un monde meilleur, avec d’autres. Ils viennent offrir et développer leur force et leurs talents comme ont fait les premiers défricheurs.

Ainsi nos vies se tissent les unes aux autres et entrent dans l’Histoire du Monde.

Texte de Margot Lemire, citoyenne de La Motte

Carte google.
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