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Notre magnifique concours a généré une participation nombreuse. Comme promis, nous publions deux fois par semaine, les textes de tous les participants. Vivre à la campagne remercie chaleureusement ceux et celles qui ont avec fierté relaté un morceau de leur vie pour nous inciter à aller les visiter.
Place à vos écrits, place à vos coups de cœur!
Sayabec
Par René-Jacques Gallant
J’étais dans ma voiture sur la route qui mène à Sayabec, (ça se prononce Sébec) lorsque j’ai entendu à la radio une publicité qui annonçait les activités du mois au village. À la toute fin du message, on dit : « Sayabec, une municipalité où il fait bon vivre! » Ça m’a fouetté le sang. Je suis devenu ému, enfin on osait dire tout haut ce que je pensais depuis mon retour définitif au village. Oui, vivre à Sayabec, c’est formidable!
À l’entrée même de la Gaspésie, à la tête d’un lac majestueux, le lac Matapédia, qui a inspiré Gilles Vigneault dans sa chanson J’ai pour toi un lac, le village est traversé par deux rivières magnifiques et poissonneuses, à une demi-heure de route à peine du fleuve Saint-Laurent. Adossé à un flanc des monts Chic-Chocs, d’une fidélité protectrice; il m’offre les Appalaches à perte de vue, plus précisément les monts Notre-Dame, qui me rappellent que mon village a été placé sous la protection dela Vierge et s’appelle Sainte-Nom-de-Marie de Sayabec.
Tout à coup, je me suis mis à penser à la chance que j’avais d’y vivre, à la bonne décision que j’ai prise d’y revenir. Pêche, chasse, cueillette de petits fruits, balade, escalade, VTT, ski, tout est à ma portée. Je me suis souvenu de l’accueil chaleureux des gens d’ici. À Sayabec, on fait toujours les choses différemment, on en fait toujours un peu plus.
Un si petit village, à peine deux milles âmes, mais une si grande communauté! C’est ce qui explique peut-être qu’autant de personnalités reconnues s’y sont développées : David Pelletier, médaillé d’or en patinage artistique aux Jeux olympiques de 2002; Jordan Caron des Bruins de Boston; Steeve St-Pierre, premier violon de l’Orchestre symphonique de l’Estuaire; Carolanne D’Astous-Paquet, finaliste à Star Académie; Joseph Keable, décoré de la Croix Victoria et combien d’autres talents dans l’ombre modeste d’un bénévolat riche en lui-même.
De nombreuses personnes impliquées, déterminées et généreuses de leur temps placent de multiples projets dans l’écran radar de la municipalité. Rénovations majeures d’infrastructures, création d’un Salon du livre original (un Salon des Mots), création d’une troupe de théâtre, développement d’un camp musical qui nous permet de recevoir des artistes professionnels renommés tels Gilles Vigneault, André Gagnon, Nathalie Choquette, etc., et de vivre des moments de grâce.
Bien sûr, il y a toujours à faire et ce n’est pas le paradis, mon village, mais un oasis où le temps file trop rapidement. Et comme j’approchais, je voyais en panorama l’église, le lac, les champs, les montagnes et des questions me sont venues. Et s’il fallait repartir ? Est-ce que je vais mourir ici? Est-ce que je suis revenu pour de bon? Je me suis rendu compte qu’au fond, je n’étais jamais parti. On ne quitte jamais son centre, on ne peut que s’en éloigner. Je me suis simplement recentré. Sayabec, là où il fait bon vivre, il fera aussi bon y mourir, enterré dans un cimetière bordé d’un chemin de croix fabriqué en pierres volcaniques et unique au Québec. Je souhaite un jour reposer sur cette terre sayabécoise qui m’a vu naître, elle saura bien me faire renaître.
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