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Les voitures à cheval ont longtemps constitué l’épine dorsale de l’économie et de la vie sociale au pays. Élément capital de notre patrimoine, elles dorment aujourd’hui bien souvent dans de vieilles granges. Passionné par le monde des chevaux, Paul Bienvenu a consacré une bonne partie de sa vie à collectionner ces voitures hippomobiles et à leur redonner le lustre d’antan. Un des joyaux de cette collection, un traîneau (sleigh) ayant appartenu à trois gouverneurs généraux, dont Lord Stanley, père de la mythique coupe.
Composée de 201 voitures, la collection témoigne de l’histoire des transports terrestres au Québec et au Canada sur près de deux cents ans (1770 à 1950). L’an dernier, Paul Bienvenu en a fait don au Musée de la civilisation de Québec pour le bénéfice des générations futures. « C’est l’un des plus beaux moments de ma vie », a-t-il confié.
Le prochain numéro d’été du magazine Vivre à la campagne, en kiosque dès le 7 juin, témoigne de la richesse de cette collection. C’est que le Québec a compté plusieurs voituriers de renom à la belle époque de la traction chevaline. Paul Bienvenu peut reconnaître la signature de chacun au souci du détail et aux éléments stylistiques, dont la volute ornant le bout arrière des patins. On retrouvait six fabricants majeurs le long de la vallée du Richelieu.
« Ce qui est admirable dans cette collection, c’est que les trois quarts des pièces sont de fabrication québécoise et canadienne », témoigne pour sa part Richard Dubé. Ex-directeur des collections au Musée, celui-ci a été chargé d’évaluer et de documenter cette collection inestimable. Selon lui, cette dernière deviendra probablement la première en importance au Canada et figurera sans doute parmi les premières en Amérique du Nord.
Les deux plus vieilles pièces, révèle Richard Dubé, remontent à la fin du régime français. Dans une grange de Saint-Casimir, dans Portneuf, Paul Bienvenu a déniché deux calèches à relais. Celles-ci ont sans doute sillonné le Chemin du Roy, première route de la Nouvelle-France ouverte en 1734 et devenue aujourd’hui la 138, sur la rive nord du Saint-Laurent entre Québec et Montréal.
Parmi les pièces dignes de mention figurent aussi un traîneau pour quatre passagers fabriqué pour Amable Bélanger, fondateur des poêles du même nom; le traîneau bourgeois du voiturier J.J. Saurin, de Québec, présenté à la première exposition universelle de Londres (1851); la voiture ayant servi pour le défilé du sacre de Monseigneur Elzéar Alexandre Taschereau; un phaéton (calèche haute et découverte) signé Bruno Ledoux et ayant appartenu à la famille Baillargeon de Québec; un autre phaéton, propriété de la famille Viau, manufacturier de biscuits; et un landau de l’Archevêché de Québec. Richard Dubé s’emploie justement à déterminer si ce landau des cardinaux de Québec a servi à transporter le roi Georges VI, celui du film Le discours du roi, au moment d’une visite officielle en 1939.
Quelques pièces de la collection ont été restaurées par Les Voitures Robert de Saint-Pie-de-Bagot, l’un des derniers fabricants au Québec. Aussi à lire dans le prochain numéro d’été du magazine Vivre à la campagne.