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Les compagnies québécoises qui transforment le sirop d’érable innovent constamment afin d’accéder à de nouveaux marchés ou tout simplement pour accroître leurs parts de marché. En voici quelques exemples représentatifs.
Vente aux Chinois par Internet
Le coopérative Citadelle mise sur le géant chinois du commerce en ligne Alibaba pour faire progresser ses ventes de produits de l’érable dans cette partie du monde. « Les Chinois ont une façon différente de consommer. Il n’y a pas d’épicerie à tous les coins de rue. Avec le Web, tout est livré à leur porte. Notre croissance est plus grande par le commerce en ligne qu’en épicerie », explique Stéphane Vachon, directeur des ventes chez Citadelle, de Plessisville, au Centre-du-Québec. La mise en marché numérique permet aussi d’ajouter du contenu afin d’expliquer les avantages du sirop d’érable et de sa traçabilité aux Chinois. La Chine représente environ 2 % des ventes de Citadelle, un chiffre appelé à croître. En 2018, cette coopérative, qui a la prétention d’être le plus important transformateur de sirop d’érable au monde, a pu faire goûter son produit au président d’Alibaba, Jack Ma, en présence du premier ministre Justin Trudeau. « Ça nous a donné de la crédibilité », se réjouit M. Vachon.
Du sirop extrarare
L’Érablière Escuminac, en Gaspésie, a fait appel à un spécialiste en image de marque dédié au commerce international afin de vendre ses sirops à un prix plus élevé sur les marchés mondiaux. L’entreprise offre ainsi un sirop d’érable qualifié d’extrarare, produit exclusivement à partir de la sève récoltée lors des premières coulées du printemps. Le prix est de 26 $ la bouteille de 500 ml. « On a aussi développé le sirop de merisier. C’est peu connu, très goûteux, et ça se détaille à un prix cinq fois plus élevé [65 $/500 ml]. Ça devient une belle carte de visite puisque ça intrigue les chefs épicuriens et me permet ensuite de leur vendre du sirop d’érable », précise le producteur-transformateur Martin Malenfant. L’image haut de gamme de ses bouteilles scellées à la cire est également basée sur la pureté de sa forêt centenaire située au creux des collines de la Baie-des-Chaleurs et sur les méthodes de production écologique de son sirop, sans énergie fossile. « J’ai environ 20 % de croissance par année dans le marché haut de gamme. Il y a cinq ans, je vendais la majeure partie de mon sirop au Québec. Maintenant, 70 % est destiné à l’étranger », estime le Gaspésien.
De l’eau d’érable pour hydrater l’élite
La compagnie Maple 3, de Québec, travaille présentement au développement d’un breuvage à base d’eau d’érable formulé spécifiquement pour hydrater et énergiser les sportifs d’élite. L’entreprise n’en est pas à ses premières innovations, elle qui a mis cinq ans en recherche et développement à élaborer une technique de filtration qui offre aujourd’hui aux consommateurs une eau d’érable prête à boire. Le copropriétaire Guillaume Crouzet affirme que les ventes connaissent une grande croissance, tant ici qu’à l’international. « On a fait un grand lancement [d’eau d’érable prête à boire] il y a quelques mois en Chine et c’est vraiment des gros volumes. On y vend déjà un demi-million de litres en ce moment », explique-t-il fièrement. Il s’attend à enregistrer une croissance de 150 % des ventes en Chine et de 300 % au Canada, pour des volumes totaux de 5 à 10 millions de litres d’ici cinq ans.
Le Beauceron à l’érable commence à voyager
L’innovation, c’est parfois aussi simple que trouver une recette gagnante. Parlez-en à Michel Beaudoin, qui vend comme jamais des gâteaux à l’érable congelés. « On a eu la commande pour produire cinq vans de gâteaux. Chaque van en contient 5 000! Ce n’est pas compliqué, ce qu’on faisait en un an, on le fabrique maintenant en une semaine », dit M. Beaudoin, qui vient de signer une entente avec IGA-Sobeys pour approvisionner 300 épiceries. Le président de l’entreprise située à Saint-Joseph-de-Beauce dit être en contact avec des clients européens. Il aimerait réaliser une percée sur les marchés internationaux. Cet ancien restaurateur a mis une vingtaine d’années à peaufiner sa recette du Beauceron à l’érable, dans lequel il incorpore aujourd’hui près de 2 000 kilos de sirop par semaine. L’entrepreneur et sa famille désirent continuer à innover en développant d’autres produits à base d’érable.
Des contenants d’avant-garde
Plusieurs compagnies investissent dans des bouteilles en verre plus sophistiquées, tandis que d’autres innovent dans la fonctionnalité de leurs contenants. C’est le cas d’Appalaches Nature qui, par le biais de ses copropriétaires français, propose des bouteilles munies d’un bouchon à valve. Le doseur en silicone rend l’utilisation de la bouteille plus propre. Appalaches Nature mise aussi sur des bouteilles entièrement recyclables afin de répondre aux exigences environnementales des consommateurs.
De son côté, Citadelle lance ces jours-ci un cruchon transparent qui n’altère pas la couleur du sirop. Ce contenant breveté nommé SmartKlear a nécessité six ans en recherche et développement. « Plusieurs contenants ont des problèmes de rétention de la couleur, ce qui crée une variation du grade de sirop. Avec le SmartKlear [sa nouvelle technologie brevetée], on s’assure que le produit reste conforme à son étiquette », dit Stéphane Vachon, directeur principal des ventes chez Citadelle. Il croit que ce nouveau type de cruchon permettra de gagner des parts de marché, notamment en Amérique du Nord où la concurrence est forte.
D’autres transformateurs ont récemment développé des sacs hermétiques appelés sirotiers. Un robinet antiretour laisse l’utilisateur prendre du sirop sans que l’oxygène puisse entrer, ce qui conserve ses propriétés même en le laissant à l’extérieur du frigo. D’autres délaissent les boîtes de conserve et bouteilles en verre pour une pochette en plastique recyclable avec bouchon antigouttes.