L’utilisation de l’énergie solaire impose un changement drastique des mentalités, une sorte d’électrochoc pour le Québécois, habitué de s’éclairer ou d’utiliser les appareils électriques sans se poser de questions. Car si le soleil est gratuit, les composantes convertissant son énergie en courant électrique ne le sont pas. Et la facture grimpe vite.
Pourvoir aux besoins d’une maison entière à l’énergie solaire peut aisément représenter une facture de plus de 30 000 $.
Un système solaire se compose d’un panneau à cellules photovoltaïques qui transforme la lumière du soleil en électricité. Cette énergie s’emmagasine ensuite dans des batteries à décharge profonde. Une boîte de distribution, un contrôleur et des éléments divers complètent l’ensemble. Comme la performance d’un système solaire est tributaire du niveau d’ensoleillement, il faut tout d’abord s’assurer de pouvoir l’installer dans une zone sans ombrage orientée vers le sud, si l’on ne veut pas gaspiller son argent. Dans un deuxième temps, on doit analyser ses besoins en électricité : le système alimentera-t-il uniquement des ampoules… ou un grille-pain, une pompe à eau, un téléviseur, un réfrigérateur et autres équipements? De fait, chaque watt supplémentaire requis implique un déboursé additionnel à l’acquisition. Par exemple, un petit système solaire destiné à fournir un peu d’éclairage exige un investissement sous les 1000 $. Un système plus performant, capable d’alimenter en plus de l’éclairage des appareils électriques élémentaires, se chiffre à quelques milliers de dollars, alors que pourvoir aux besoins d’une maison entière à l’énergie solaire peut aisément représenter une facture de plus de 30 000 $.
Des variables à considérer
Avant d’acheter, il importe d’additionner l’ampérage de tous les appareils électriques qui seront employés. Les variables suivantes devront aussi faire l’objet de considérations.
Le voltage
Les appareils électriques vendus sur le marché, du fer à friser jusqu’au banc de scie, fonctionnent à une tension de 120 volts. Or, un système solaire produit une tension de 12 ou 24 volts. Pour qu’il puisse alimenter le banc de scie, il faut acheter un dispositif, appelé onduleur, qui transforme le courant continu de 12 ou 24 volts en courant alternatif de 120 volts. Seul hic, l’onduleur gruge en moyenne 5 % de la puissance convertie. Ainsi, on devra prendre cette perte en considération au moment de la conception du système solaire. Autre avenue : utiliser des ampoules et le plus d’équipements fonctionnant à une tension de 12 ou 24 volts, évitant les pertes de conversion.
La génératrice
Le consommateur a le choix d’opter pour un système trop puissant à la période printemps-été, mais pouvant pallier la faible luminosité des mois de novembre, décembre et janvier ou, à l’inverse, il peut acquérir un système solaire de puissance modérée, et compléter la charge des batteries par une génératrice lors des mois sombres. La différence de prix favorise généralement l’achat d’une génératrice, qui s’avère d’ailleurs utile toute l’année. De fait, lorsque des appareils très énergivores sont employés, elle évite d’épuiser les batteries.
La fréquence d’occupation
Si le nombre et le type de batteries se déterminent par la quantité d’énergie requise durant quelques jours, la puissance du ou des panneaux solaires s’établit en fonction de la fréquence d’occupation. Pour une propriété habitée une fin de semaine par mois, un petit panneau aura le temps de charger le tout jusqu’à la prochaine visite. À l’opposé, des batteries sollicitées chaque fin de semaine, ou chaque jour, devront être chargées rapidement, exigeant des panneaux plus puissants et plus nombreux.
L’efficacité énergétique
Certains appareils consomment plus que d’autres. En dépit de leur prix d’achat supérieur, il s’avère avantageux de choisir les plus efficaces, par exemple, des ampoules DEL ou un réfrigérateur possédant une meilleure isolation.
Les batteries ont habituellement une durée de vie de plus ou moins six ans et les panneaux d’environ 25 ans.
Des calculs!
Un système solaire est loin de produire de l’énergie à bas prix, certains évaluant à plus de 50 cents la production d’un kilowatteure, soit environ six fois ce que facture Hydro-Québec. En milieu isolé, cette solution se révèle toutefois merveilleuse, à condition d’acquérir un système qui comblera exactement ses besoins énergétiques et de bien calculer le rendement des produits offerts en fonction de leur coût et de leur longévité. À ce sujet, les batteries ont habituellement une durée de vie de plus ou moins six ans, et les panneaux, d’environ 25 ans. Ressources naturelles Canada, qui a produit un document fort intéressant intitulé Les systèmes photovoltaïques : guide de l’acheteur, conseille par ailleurs d’opter pour des panneaux solaires homologués CSA, qui en certifie les performances et l’aspect sécuritaire.