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À Princeville dans le Centre-du-Québec, tous les bâtiments agricoles sont dorénavant inspectés par le Service de sécurité incendie de la Municipalité.
Le directeur de la caserne, Christian Chartier, a déployé ce projet l’an dernier. La soixantaine d’infrastructures agricoles du territoire ont toutes été visitées et devraient l’être chaque année. Lorsqu’il est entré en poste, celui qui avait déjà travaillé dans le domaine des assurances voulait mettre en place ce type d’opération, et ce, même si les services d’incendie ne sont plus contraints de le faire par le ministère de la Sécurité publique depuis le début des années 2000.
M. Chartier se voyait mal devoir inspecter obligatoirement « le garage du coin » et non les bâtiments agricoles, pourtant considérés « à risque élevé » d’incendie par le ministère.
Installations problématiques
Lors des inspections, l’équipe de la caserne de Princeville a constaté certains cas plus récurrents d’installations à risque d’incendie. Parmi ceux-ci, des systèmes d’éclairage non étanches à l’humidité, des panneaux électriques corrodés ou encore des câblages ravagés par des rongeurs.
Si plusieurs anomalies sont constatées lors d’une première visite, un échéancier est alors établi pour corriger la situation et un suivi est prévu.
M. Chartier admet que les inspections ne font pas toujours le bonheur des principaux concernés. Et selon lui, plusieurs services incendie ont délaissé ce type d’opération étant donné « l’approche difficile » avec cette clientèle.
« On ne les attend pas avec une brique et un fanal. On comprend que ce n’est pas facile pour eux présentement, mais ce n’est pas facile non plus de passer au feu », plaide le directeur. Il se dit conscient des impacts de la pénurie de main-d’œuvre et du manque de relève en agriculture, qui peuvent entraîner une surcharge de travail, mais aussi des « oublis » concernant l’entretien ou le remplacement de certaines installations. « On ne veut pas leur nuire. On veut juste les aider à toujours réduire leurs risques d’incendie », soutient M. Chartier. Une seule ferme a été ravagée par les flammes à Princeville l’an dernier, mais il s’agissait du deuxième incendie en 19 ans pour la ferme laitière de Raynald Trottier, le 19 août, et plus d’une centaine de bêtes ont péri ce jour-là.
Les inspections délaissées depuis 20 ans Le directeur du Service de sécurité incendie de Princeville, Christian Chartier, estime que les inspections devraient être obligatoires. « Dans les incendies agricoles, il y a souvent de grandes quantités d’animaux qui meurent. Est-ce qu’on va attendre qu’il y ait mort d’homme pour que ça change? » se demande-t-il. Alors que les inspections en milieu agricole étaient jadis obligatoires, le ministère de la Sécurité publique dit avoir « accepté des allégements » au début des années 2000, considérant les ressources limitées dans certaines municipalités et MRC et la « complexité du mandat » pour les services incendie. « […] Certains schémas de couverture de risques prévoient l’exclusion des inspections des bâtiments agricoles, mais dans ces cas, d’autres mesures pouvaient être prévues, dont des activités de sensibilisation du public chez les producteurs agricoles », a précisé le ministère par courriel. |