Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Dès le lendemain de l’incendie qui a complètement ravagé leur ferme laitière en Beauce en 2018, il était clair pour Guillaume et Étienne Lessard qu’ils allaient rebâtir et tout mettre en œuvre pour augmenter leur production et leur efficacité.
« On n’a pas vraiment hésité. Faut dire qu’on n’est pas tellement vieux », disent d’emblée les deux frères trentenaires, propriétaires de la Ferme Holdream, de Saint-Honoré-de-Shenley.
En octobre dernier, soit à peine 13 mois après qu’un brasier eut détruit le bâtiment principal de la ferme, tué plus de 210 vaches et entraîné des pertes dépassant 3 M$, la nouvelle étable était presque construite.
Investissement de plus de 5 M$
La première décision à prendre a été celle du système de traite, pour être ensuite en mesure d’élaborer les plans de la nouvelle structure en acier, deux fois et demie plus imposante que l’ancienne avec ses quelque 73 000 pi2. Pour environ 5,2 M$, les deux frères ont délaissé la stabulation attachée avec retraits automatiques sur rails pour adopter la traite robotisée en toute liberté. Ainsi, quatre robots règlent les activités des vaches. « Avec le système Herd Navigator [de DeLaval], s’il manque un peu d’énergie dans la ration d’une vache, on en est averti avant même que l’animal montre des signes. On peut donc réagir plus vite », notamment pour prévenir les cas de mammite et d’acétonémie, souligne Guillaume.
Le choix de l’automatisation n’est pas anodin. Cela permet aux producteurs, qui possèdent aussi des érablières et une porcherie, d’avoir plus de flexibilité. Il s’agit également d’un moyen de contrer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans le milieu. « On avait des travailleurs étrangers avant et on en a encore aujourd’hui, mais c’est de plus en plus dur de recruter du monde. Le fait d’être automatisé, ça réduit nos besoins », indique l’éleveur.
Changement de cap
Avant l’incendie, le cheptel de Guillaume et Étienne Lessard avait notamment remporté à six reprises la meilleure MCR (moyenne de la classe de la race) du réseau de la Coop, de même que la meilleure MCR à l’échelle canadienne en 2017, avec une MCR combinée de 374. « On a tripé sur les records le temps que ça a duré, puis on a décidé de fermer ce chapitre-là et de faire autre chose », affirme Guillaume.
Toujours en rodage avec leurs 160 vaches en première lactation, les deux frères misent sur la production de masse et comptent doubler leur production pour passer de 255 à environ 500 kilos-jours (kilogrammes de gras). Ce changement de cap a aussi été motivé par la conjoncture. « Le prix du lait a baissé et il faut s’adapter au nouveau marché, aux nouvelles tendances. On n’a pas le choix », conclut Guillaume.
Le 8 février prochain, les deux producteurs ouvriront les portes sur leur infrastructure ultramoderne, robotisée grâce à l’équipementier Marcel Morissette, de Sainte-Claire.