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LA POCATIÈRE — Comme les Québécois ont de moins en moins le temps de cuisiner en raison de leur vie professionnelle et familiale plus active, ils se tournent vers des façons plus rapides de préparer les repas.
C’est l’un des constats de l’historien Éric Légaré Roussin, qui s’est intéressé aux pratiques alimentaires des Québécois depuis les années 1990. Il a d’ailleurs donné une conférence sur le sujet à La Pocatière présentée par le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation.
De l’avis de M. Légaré Roussin, l’abondance alimentaire qui a marqué cette décennie est l’aboutissement des mutations sociales engendrées par la Révolution tranquille. Avec les années 1960, on a assisté, dit-il, à l’effacement des rôles traditionnels entre les hommes et les femmes. Bien que ces dernières aient été, depuis le début des années 1990, de plus en plus nombreuses à intégrer le marché du travail, les hommes ne se sont pas davantage occupés des tâches familiales, avance l’historien. Cela a fait en sorte que les fours à micro-ondes, robots culinaires et plats préparés ont gagné en popularité durant la seconde partie du 20e siècle. Les années 1990-2000 ont par ailleurs marqué l’apogée des chaînes de restauration rapide.
Toujours plus
« On veut le plus de nourriture possible, rapidement, tout en payant le moins cher possible », souligne Éric Légaré Roussin. C’est aussi dans les années 1990, ajoute-t-il, que l’on s’est mis à tester les organismes génétiquement modifiés et que les problèmes liés à l’obésité ont commencé à se manifester. L’Organisation mondiale de la santé qualifie ce phénomène d’épidémie.
L’historien croit qu’un retour du balancier s’est produit au cours des années 2000, notamment après la sortie en 2004 du film documentaire Super Size Me sur la malbouffe. Les chaînes de restauration rapide ont alors ajouté à leur menu des plats en apparence plus santé, tels que des salades, pour conserver leurs parts de marché. Celui des boissons gazeuses diète s’est développé et la certification bio est devenue quelque chose d’important, ajoute M. Légaré Roussin. « On recherche, dit-il, une alimentation écoresponsable et authentique, ce qui nous amène à redécouvrir et à développer les productions locales. »