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La municipalité de Sainte-Marie en Beauce pourra aller de l’avant avec le plan d’agrandissement de sa zone urbaine. Dans une décision rendue le 12 décembre dernier, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) lui a donné son accord pour que soit exclu de la zone verte un terrain de 84,5 ha en bordure de la municipalité.
La décision fait suite à une demande de celle-ci, qui cherche depuis 5 ans à agrandir son périmètre urbain. Les inondations qui ont frappé son territoire en avril 2019 ont rendu ce besoin encore plus criant, confie son maire, Gaétan Vachon, Sainte-Marie devant faire une croix sur 32 ha de son centre-ville incluant 300 à 350 résidences trop sujettes aux inondations. À la fin décembre, 211 d’entre elles avaient déjà été détruites, certains de leurs occupants ayant ensuite déménagé dans un village voisin. « Ça nous a fait très mal, confie M. Vachon. Il n’y avait pas de terrain de prêt pour les accueillir. »
Un producteur touché
Après avoir soumis 6 secteurs potentiels à une grille d’évaluation d’une quarantaine de critères, la municipalité a ciblé le secteur de 84,5 ha du côté est de l’autoroute Robert-Cliche, suffisamment grand pour assurer son développement au cours des dix prochaines années.
La zone visée comprend un boisé ainsi que quelques érablières en exploitation, en plus d’une parcelle en culture de 17,4 ha. Le propriétaire de cette terre, le producteur laitier Richard Provost, exploite aussi une érablière d’environ 1 000 entailles à l’intérieur du territoire ciblé. Joint par La Terre, celui qui se dit davantage intéressé à céder sa ferme de 145 ha qu’à continuer de l’exploiter plusieurs années se montre compréhensif. « La municipalité ne peut pas agrandir à l’ouest ou au sud, alors il leur restait le centre », indique-t-il. Cela dit, il s’interroge sur la nécessité de dézoner une aussi grande superficie. « L’inondation a peut-être été un mal pour un bien pour permettre à la ville d’agrandir », suggère-t-il.
Le président de la Fédération régionale de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, James Allen, partage ce point de vue. « On ne s’était pas objecté pour environ 60 des hectares ciblés, mais la grande déception, c’est qu’on vient de perdre une autre terre cultivable qu’on ne pourra pas compenser. »
Questionné sur le sujet, le maire Vachon assure que la superficie ciblée n’a rien d’exagéré. « On a bien analysé la situation avec le gouvernement, dit-il. Dans le contexte des inondations, c’était la décision à prendre. » Celui-ci assure aussi que le terrain ciblé représente la « solution de moindre mal » pour l’agriculture dans sa région. « C’est important pour moi qu’on respecte la zone agricole », dit-il, indiquant du même coup son intention d’assurer un essor à la zone cultivable après avoir développé le reste du terrain qui sera dézoné.