Actualités 24 septembre 2014

Trouver ferme à son pied

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Prendre le chemin de la campagne et devenir éleveurs de cailles, c’est le choix de vie de Lyne Potvin et Jocelyn Noël.

« Le grand projet de vivre à la campagne, dans une ferme, Jocelyn l’avait dès le début de notre rencontre. Cependant, nous avons commencé les démarches pour nous y établir il y a seulement une dizaine d’années », relate Lyne Potvin.

À ce moment, le couple habite Québec et constitue une famille d’accueil. Les Potvin-Noël gardent jusqu’à six enfants en plus de leur fils Cédric. Lyne s’occupe de la maisonnée et Jocelyn travaille dans le secteur du traitement des eaux. Ils entreprennent alors des démarches pour dénicher une ferme, d’abord à Sainte-Foy puis à Charlesbourg. Cependant, ces deux tentatives d’achat avortent.

Après plusieurs mois de démarches, le couple jette son dévolu sur une ferme de Saint-Antoine-de-Tilly. Au cours du premier hiver à Saint-Antoine-de-Tilly, Lyne Potvin se rend à la bibliothèque; elle y emprunte un livre sur l’histoire de la municipalité.

« Les ancêtres de Jocelyn sont natifs d’ici; il fait partie de la cinquième génération de Noël à cultiver la terre à Saint-Antoine-de-Tilly », déclare-t-elle. Au printemps, Lyne et Jocelyn plantent framboisiers, bleuetiers et camérisiers. « Au cours de l’été, nous avons cherché un petit élevage », dit Lyne. Ils ont arrêté leur choix sur un oiseau, la caille.

Dans un premier temps, ils élèvent 85 cailles et se concentrent sur la production d’œufs. « J’ai commencé à préparer des œufs de caille dans le vinaigre et à les vendre dans différents festivals et petits marchés publics », mentionne-t-elle.

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Tranquillement, la demande pour les œufs frais croît et, parallèlement, le marché pour la viande de caille se développe. « Il fallait aller plus loin. On offre maintenant des découpes, des cuisses, des poitrines. On effectue aussi de la transformation comme des cuisses confites et des croustillants de caille. Le tout est vendu au Marché du Vieux-Port de Québec, où nous disposons d’un kiosque à l’année depuis cinq ans », indique Lyne.

La ferme Les Arpents Bleus fête son huitième anniversaire cet automne. Au fil des ans, les Potvin- Noël mettent fin à leur statut de famille d’accueil. « Lorsque les enfants quittaient la famille, nous ne les remplacions pas », souligne Lyne. La ferme comporte maintenant 1 200 pondeuses et fait abattre de 5 000 à 6 000 cailles annuellement.

« Jocelyn a travaillé quatre ans avec moi à la ferme, mais aujourd’hui, il gagne sa vie à l’extérieur. Financièrement, ce n’était pas facile. On vivotait », spécifie-t-elle.

L’agricultrice ne compte pas les heures travaillées, mais elle ne retournerait pas en arrière. « Je ne peux pas m’imaginer vivre en ville dans un bungalow », lance-t-elle. Au cours des derniers mois, elle a vu beaucoup de producteurs comme eux abandonner : « C’est beaucoup de travail; certains n’en voient pas le bout. » Elle souhaite à tous de réaliser leur rêve, mais elle constate que ce n’est pas toujours possible.

À l’automne, les Potvin-Noël étaient en pleins travaux d’agrandissement en vue d’augmenter la taille du cheptel. Les éleveurs caressent aussi différents projets, notamment celui d’ouvrir un centre d’interprétation de la caille où ils pourraient accueillir leur clientèle à la ferme.