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L’été dernier, Marlène Downey s’est levée un bon matin avec un étrange engourdissement à une jambe. Au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), un neurologue soupçonne une maladie rare du système nerveux. Après un scan, on l’appelle un mois plus tard pour l’informer qu’elle est atteinte par la terrible sclérose en plaques.
Productrice d’arbres de Noël avec son conjoint, Larry, dans les Cantons-de-l’Est, Marlène n’accepte pas le diagnostic. Heureusement, puisque deux médecins des États-Unis auront tôt fait de déceler chez elle la maladie de Lyme. Causée par une bactérie, cette zoonose est transmise à l’homme par un insecte minuscule, une tique que l’on retrouve en abondance dans les hautes herbes et les boisés des États de la Nouvelle-Angleterre. Le Maine, le Vermont, le Connecticut, le Massachusetts et New York sont particulièrement affectés.
« Je ne sentais plus rien à ma jambe, un peu comme si un dentiste m’avait piquée, raconte Marlène Downey. Par la suite, j’ai eu des migraines terribles tous les jours et une grande fatigue. »
Marlène n’en revient pas encore du traitement reçu au Québec. Appelée à se rendre régulièrement dans les plantations des États de Nouvelle-Angleterre, la productrice d’arbres de Noël se croyait à haut risque de contracter la maladie. Elle en entend d’ailleurs parler régulièrement chez ses confrères américains.
« Le neurologue m’a répondu que ça n’existe pas au Québec », rapporte Marlène avec dépit. À son avis, le test utilisé au Québec pour détecter cette maladie est totalement dépassé. La productrice a dû débourser 300 $ pour sa consultation aux États-Unis, ainsi que 500 $ pour l’achat d’antibiotiques, des frais non remboursés par Québec. Après un premier mois de traitement et un régime alimentaire sévère, elle dit ne s’être jamais sentie aussi en forme que maintenant.
« La maladie de Lyme attaque la partie du corps la plus faible », souligne Marlène. Celle-ci a d’ailleurs été invitée à partager son expérience par le Club agroenvironnemental de l’Estrie au cours d’une rencontre de sensibilisation qui aura lieu le 20 mars prochain. Le Club a jugé bon d’organiser cette activité étant donné que quatre producteurs québécois ont été diagnostiqués aux États-Unis et non au Québec.
« J’ai des amis qui sont très affectés par ça », déclare Réal Beloin, responsable de cette activité du Club. Lui-même producteur d’arbres de Noël, celui-ci déplore le peu d’attention accordée à cette maladie au Québec. Il a d’ailleurs sollicité une rencontre avec le ministre de la Santé, le Dr Réjean Hébert.
« On joue un peu à l’autruche, regrette-t-il. On dit que la maladie n’est pas présente. Non! Elle est bien présente dans le sud du Québec.