Actualités 24 septembre 2014

Les changements climatiques devanceront la saison

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Les changements climatiques exerceront un impact majeur sur la production de sirop d’érable au Québec. Les modèles climatiques étudiés par les chercheurs laissent entrevoir un déplacement de la période de coulée de deux à trois semaines dans toutes les régions du Québec.

« Cela veut dire qu’il faudra penser à faire du sirop d’érable juste après Noël », affirme Louis Duchesne. L’ingénieur forestier qui travaille au ministère des Ressources naturelles du Québec prononçait récemment une conférence au sujet des changements climatiques au cours d’une journée acéricole. Étant donné la dépendance de la production de sirop d’érable aux cycles de gel/dégel, qui arriveront plus tôt, la saison sera devancée.

« En mars 2012, a-t-il précisé, nous avons eu un avant-goût de ce que nous réserve le futur en acériculture. Du 18 au 22 mars 2012, la température se trouvait de 20 degrés au-dessus des normales. Presque toutes les simulations concordent; cela signifie que les premières coulées pourraient avoir lieu à la mi-janvier. »

Selon Louis Duchesne, les changements climatiques auront par contre peu d’influence sur le rendement à l’entaille. En 2050, les prévisions laissent tout de même entrevoir une baisse de rendement de 15 %. Les régions plus au nord, avance-t-il, subiront peu de changements, peut-être même des améliorations. Il en est tout autrement des régions plus au sud comme la Montérégie et l’Estrie. Celles-ci pourraient connaître de mauvaises années, soit des saisons très courtes et même une quasi-absence de saison.

« On prévoit une hausse probable des années médiocres », a-t-il affirmé, notant que l’on ignore pour l’instant si les changements climatiques vont altérer le goût unique du sirop d’érable.

L’ingénieur indique que les acériculteurs devront visiblement adapter leur logistique au devancement de la saison et à la variabilité du climat. Il leur recommande de revenir aux notions de base et de mettre l’accent sur le maintien d’une érablière en santé.

« En février 1981, a-t-il illustré, la température a gardé une moyenne de 10 à 12 degrés durant quelques jours. Certaines érablières ont pris plus de 10 ans pour récupérer.