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En production de veaux d’embouche, diverses pratiques d’élevage sont couramment utilisées puisqu’elles maximisent l’efficacité. Certaines de ces pratiques peuvent cependant causer du stress ou de la douleur aux bovins, comme le sevrage et la castration. Plusieurs moyens sont déjà mis en place par les producteurs pour minimiser l’impact de ces pratiques sur les animaux, mais peu de données québécoises étaient disponibles à ce sujet jusqu’à maintenant.
Un sondage
Afin de décrire les pratiques d’élevage et les moyens utilisés pour minimiser les effets négatifs de celles-ci, une enquête par sondage a été réalisée par Catherine Bilodeau, étudiante à la maîtrise encadrée par la Dre Marjolaine Rousseau, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe. En collaboration avec les Producteurs de bovins du Québec (PBQ), tous les producteurs de veaux d’embouche du Québec ont été invités à participer volontairement à un sondage dont les questions portaient sur les assistances aux vêlages, les castrations, les écornages, le sevrage, l’identification et les euthanasies ayant eu lieu en 2018. Faute d’espace, les deux dernières pratiques ne sont pas présentées ici.
Les résultats du sondage
Au total, 156 producteurs de toutes les régions du Québec ont répondu au sondage. En moyenne, les entreprises des répondants accueillaient 51 vaches. Cinquante-trois pour cent des producteurs sondés travaillaient à temps plein en production de veaux d’embouche.
Les vêlages
Les producteurs ont eu en moyenne 2,5 vêlages difficiles assistés, et 44 % d’entre eux ont administré un anti-inflammatoire contre la douleur à au moins une vache ou un veau lors d’un vêlage difficile assisté.
La castration et l’écornage
Les résultats du sondage démontrent que 82 % des producteurs castraient leurs veaux à l’âge de trois semaines ou moins. Ainsi, la majeure partie d’entre eux se conforment aux exigences du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins de boucherie publié en 2013, qui stipule que les veaux d’embouche mâles doivent être castrés le plus tôt possible pour minimiser la douleur causée par cette procédure. Dans ce même Code, il est recommandé d’utiliser des taureaux acères pour éliminer le besoin d’écorner. Chez 62,5 % des producteurs, 75 à 100 % des veaux étaient acères. Pour les veaux cornus, l’écornage devrait être fait le plus rapidement possible après la naissance, avant que les bourgeons cornuaux ne s’attachent au crâne vers deux à trois mois. Chez 69 % des producteurs, les veaux étaient effectivement écornés avant cet âge. Lorsque la castration et l’écornage ont lieu chez des animaux plus âgés, l’utilisation d’une méthode de gestion de la douleur est exigée. Par exemple, si un veau est castré à plus de six mois ou écorné à plus de trois mois d’âge, l’administration d’un analgésique est obligatoire pour contrôler la douleur. La moitié des producteurs sondés qui ont pratiqué des castrations ou des écornages chez des veaux plus âgés avaient recours à cette pratique.
Le sevrage
La méthode de sevrage la plus utilisée par les producteurs sondés était celle par séparation complète où le veau et sa mère sont séparés sans préparation. Cependant, 43 % des producteurs utilisaient plutôt une méthode minimisant le stress, principalement celles dites « par la clôture » et « en deux étapes », comme le recommande le Code de pratiques.
De bonnes nouvelles
Ce sondage a permis de mettre en lumière plusieurs points positifs. Peu de vêlages nécessitent une assistance, les veaux sont majoritairement castrés et écornés en jeune âge et une majorité sont acères. De plus, une grande proportion des producteurs utilise des méthodes de sevrage minimisant le stress des animaux. Ces résultats serviront à mieux informer les producteurs et les intervenants du milieu des forces et des lacunes entourant ces pratiques dans les entreprises vache-veau du Québec. Ainsi, les intervenants seront mieux outillés pour accompagner les producteurs et l’industrie du veau d’embouche dans le futur. L’équipe de recherche tient à remercier grandement tous les producteurs ayant participé au projet ainsi que les PBQ pour leur aide précieuse.
Catherine Bilodeau, agr., / Marjolaine Rousseau, m.v.