Alimentation 28 août 2014

Le yogourt au coeur des débats

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L’industrie du yogourt a largement retenu l’attention des sociétaires d’Agropur et des journalistes lors de l’assemblée générale annuelle.

Les délégués n’ont pas caché leur inquiétude au sujet du non-renouvellement à peu près certain de la licence Yoplait après septembre 2013, ni leur frustration quant à la décision du gouvernement Harper d’accorder des quotas d’importation de yogourt grec à l’américaine Chobani.

Yoplait

« Le différend qui oppose Agropur au franchiseur de Yoplait, Sodimat, est maintenant devant la Cour internationale de Paris », a signalé Pierre Claprood, chef de la direction. Une décision est attendue plus tard cette année. « Pour Agropur, il serait préférable, financièrement, de renouveler cette licence, a-t-il noté, ce qui ne semble pas dans leur optique. »

Les négociations entourant cette affaire, la préparation du lancement d’une nouvelle marque de yogourt et de nouvelles recettes ont coûté quelque 10 M$ depuis deux ans. « Nous serons prêts au moment opportun », a promis M. Claprood aux délégués.

Le chef de la direction d’Agropur s’attend à un certain recul des ventes de yogourt sous la nouvelle marque. Pour l’heure, Yoplait occupe environ 40 % du marché québécois, à égalité avec Danone, en tête à l’échelle canadienne. Le yogourt représente environ 5 % du chiffre d’affaires d’Agropur. Il est commercialisé par la coentreprise Aliments Ultima, détenue à parts égales avec la coopérative albertaine Agrifoods, « qui a la même vision et la même capacité financière à soutenir le lancement d’une nouvelle marque », a dit M. Riendeau.

Plusieurs délégués ont demandé s’il y aurait assez de lait, advenant qu’Agropur lance sa propre marque de yogourt et que l’américaine General Mills, copropriétaire de Yoplait, décide de continuer d’en fabriquer au pays. « Nous évoluons sous la gestion de l’offre, un système qui répond aux besoins de la consommation. S’il y a plus de joueurs qui réquisitionnent du lait pour un même segment de marché, il y aura surcapacité de transformation et il faudra composer avec ça », a expliqué M. Riendeau.

Cela dit, General Mills pourrait faire face à une difficulté majeure. « Si General Mills veut fabriquer du yogourt au Québec, elle n’aura pas de lait. Il est clair que les volumes de lait utilisés par Aliments Ultima appartiennent à Agropur », a précisé M. Claprood.