Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
LA POCATIÈRE — Le centre de recherche appliquée Biopterre, de La Pocatière, travaille sur un projet de recherche visant à déterminer la meilleure variété de noisettes cultivable et adaptée au Bas-Saint-Laurent.
« Nous ne sommes pas les premiers à cultiver les noisettes au Québec, mais ce qui démarque le projet, c’est qu’il s’inscrit dans la mise en place d’une filière pour réfléchir ensemble sur un produit commun et une démarche commune », insiste Maxim Tardif, de Biopterre.
Cinq cultivars ayant le meilleur potentiel de réussite sont testés dans 22 vergers répartis entre le littoral, le piémont et le plateau des huit MRC. La variété de noisettes à long bec que l’on retrouve à l’état sauvage au Québec n’a pas été retenue parmi les cinq cultivars à cause de sa faible production et de sa petite taille, dit-il.
Entamée il y a cinq ans au sein de la filière des produits forestiers non ligneux (PFNL) du Bas-Saint-Laurent, la démarche va très bien jusqu’à maintenant. On voit un intérêt marqué pour cette culture chez les producteurs. « Au départ, ils étaient pas moins de 130 à avoir manifesté leur désir de participer au projet de recherche », souligne M. Tardif.
Bons résultats
Jusqu’à maintenant, le taux de mortalité dans les vergers n’est que de 5 %, ce qui est très bien, selon le chercheur. Il faudra toutefois être patient avant que des noisettes propres aux conditions climatiques du Bas-Saint-Laurent puissent être cultivées à grande échelle. Ce ne sera que dans six à huit ans que l’on pourra voir les résultats concrets des recherches. « Il se pourrait même qu’il n’y ait aucune production », prévient M. Tardif. C’est pourquoi on parle ici d’un projet en trois phases échelonnées sur 10 ans.
La recherche va au-delà de la cueillette récréative. Le potentiel de création de richesse est un aspect majeur qui pourrait mener, selon M. Tardif, à la construction d’une usine de transformation.
Jean-Marc Durette, producteur de pommes de terre de semence de la région de Matane, fait partie des 22 participants au projet. Conscient que les résultats ne se verront pas à court terme, il souhaite surtout diversifier son entreprise en prévision du jour où il passera les rênes à ses deux fils qui souhaitent poursuivre la production.
Plan de développement
Parallèlement à cette démarche, un autre projet de 255 000 $ dans le cadre du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR) a été annoncé le 15 novembre afin de concevoir un plan de développement de l’industrie des noisettes. Pendant que l’on développe la culture, ce projet parallèle permettra notamment d’ici 2022 de planifier la transformation et la mise en marché du produit.
Plus de 90 % des noisettes consommées au Canada proviennent de l’importation, majoritairement de la Turquie. Il y a donc un potentiel de développement énorme pour ces petits fruits, croit Maxim Tardif.