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Secoués par une entrée par effraction de militants véganes dans une ferme porcine de la province, les Éleveurs de porcs du Québec réclament formellement au gouvernement de sanctionner les « intégristes » qui oseraient répéter cette action illégale.
En entrevue à La Terre, le président des Éleveurs, David Duval, indique avoir transmis dans les jours suivant l’intrusion du 7 décembre une lettre au ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, ainsi qu’à la ministre de la Justice, Sonia LeBel, afin de les inciter à créer un projet de loi semblable à celui de l’Ontario. Ce dernier prévoit que les amendes liées aux intrusions sur les propriétés agricoles pourraient grimper jusqu’à 15 000 $ pour une première infraction et à 25 000 $ en cas de récidive.
« Il faut mettre des règles pour faire cesser ce vent de manifestations, revendique M. Duval. On ne peut pas investir autant d’argent dans la biosécurité dans nos fermes et que des gens puissent y entrer comme dans un moulin. » Il affirme que le ministre Lamontagne s’est déjà montré « extrêmement conscient et ouvert » à protéger les producteurs porcins en ce sens. D’ailleurs, lors de son discours au Porc Show, à Québec le 11 décembre, le ministre a affirmé que l’enjeu de la sécurité des producteurs et de celui des cheptels est « prioritaire ».
Consignes de sécurité
Dans les heures qui ont suivi l’intrusion, les Éleveurs de porcs ont envoyé une communication à leurs membres afin de leur rappeler certaines consignes de sécurité, telles que de fermer leurs bâtiments à clé en tout temps et d’informer le service de police local de la présence de personnes ou de véhicules suspects sur leur propriété. Toutefois, ces précautions ne suffiront pas si rien n’est fait pour dissuader les militants, estime M. Duval.
Christian St-Jacques partage cet avis. L’éleveur porcin et président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, la région où est survenue l’intrusion, considère qu’« il y a aussi des responsabilités à prendre du côté du gouvernement ». M. St-Jacques s’est équipé d’un système de caméras il y a deux ans pour surveiller les activités à sa ferme en son absence. Mais cette mesure n’est pas financièrement possible pour tout le monde, souligne-t-il.
Devant cette nouvelle menace, un sentiment d’insécurité règne parmi les éleveurs, affirme M. Duval. Dans le cas de la ferme Les Porgreg, il déplore le stress que l’entrée par effraction a causé à la famille. « Ils n’auraient pas dû vivre ça. » Les producteurs des Porgreg ont refusé d’accorder une entrevue aux médias sur le sujet.
Conséquences mortelles pour les animaux Ironie du sort, les militants véganes qui s’introduisent par effraction dans une ferme d’élevage pour revendiquer la libération des animaux peuvent entraîner leur mort prématurée. « Ils sont qui pour savoir c’est quoi la biosécurité? » déplore le président de la Fédération, Christian Saint-Jacques, en faisant référence aux vêtements de protection qu’ils ont utilisés lors de leur visite. Ce type d’intrusion peut favoriser la propagation de maladies, ce qui oblige les producteurs à faire euthanasier certaines bêtes et à subir des pertes économiques importantes, précise-t-il. Par ailleurs, le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, ne manque pas de rappeler une autre menace qui pèse toujours sur la production québécoise, celle de la crise porcine africaine. « Je serais tellement déçu que des producteurs soient pointés du doigt à cause de ça! Les militants peuvent manifester où ils veulent, mais pas chez nous », conclut-il. À ce jour, aucun cas d’infection n’a été rapporté au Canada ni aux États-Unis. Soulignons que cette maladie peut être transmise par la faune sauvage, les vêtements et les autres porcs d’élevage, mais aussi en donnant aux bêtes des charcuteries et des restants de table contaminés. |
Avec la collaboration de Myriam Laplante El Haïli