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Une nouvelle levée de boucliers s’organise à Saint-Roch-de-l’Achigan alors que le promoteur Yvan Albert a signifié son intention de relancer son projet d’aménagement d’un aérodrome sur une terre agricole à proximité de cette localité de Lanaudière.
Le 30 août, moins de deux semaines avant le déclenchement des élections fédérales, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, avait mis un frein au projet en signant un arrêté ministériel. Il justifiait alors sa décision par « des motifs d’intérêt public », soulignant des « lacunes » dans la proposition du projet, notamment « un manque de clarté » sur les répercussions sonores qui viendraient avec les activités de l’aérodrome.
Dans une courte entrevue téléphonique accordée à La Terre, M. Albert dit maintenant pouvoir répondre aux « préoccupations » de M. Garneau. « C’est toujours le même projet, précise-t-il, mais avec des informations supplémentaires qui viennent corroborer certains des éléments [qui avaient été présentés dans le dossier initial]. » Le promoteur affirme entre autres avoir réalisé « l’étude de bruit que les citoyens réclamaient ».
M. Albert comptait d’abord présenter ces nouvelles informations aux membres du conseil municipal de Saint-Roch-de-l’Achigan le 18 novembre, puis aux membres du comité d’opposition au projet deux jours plus tard.
L’opposition déjà prête
Dans la municipalité, les opposants au projet pestent à nouveau. « Il y a une énorme colère ici », confirme Sébastien Marcil, porte-parole de la Coalition des citoyens contre l’aérodrome, qui compare l’opération à une forme d’acharnement. « Tu as beau mettre du rouge à lèvres à un cochon, ça reste toujours un cochon », ajoute-t-il.
Selon lui, le promoteur a déjà « bousillé les occasions » qu’il avait pour convaincre la population de la municipalité d’environ 5 300 habitants. « Les citoyens ont tranché », ajoute-t-il, faisant référence au résultat d’un référendum consultatif du 11 août au cours duquel 2 072 citoyens ont rejeté le projet d’aérodrome à 96 %.
Le regroupement de citoyens compte maintenant interpeller le premier ministre Justin Trudeau avec des bannières géantes de 8 pieds sur 25 pieds pour lui rappeler un engagement qu’il a tenu le 14 septembre lors de son passage à Mascouche, selon lequel les projets du genre « doivent toujours tenir compte de l’intérêt du public ».
De son côté, le maire de Saint-Roch-de-l’Achigan, Yves Prud’homme, est prêt à rencontrer le promoteur du projet, mais ne comprend pas comment il compte relancer son dossier. « Le ministre s’est appuyé sur le fait que le projet ne peut pas aller à l’encontre de l’intérêt du public », dit-il.
« Je ne vois pas ce qui pourrait faire en sorte que les gens de Saint-Roch changent d’opinion, ajoute le maire, mais si jamais le projet est relancé, nous allons consulter à nouveau la population. »