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Avec 40 millions d’événements dans sa base de données et près de 20 000 producteurs dans ses dossiers, Agri-Traçabilité Québec (ATQ) entame sans tambour ni trompette sa neuvième année d’opération et voit son expertise reconnue à travers le monde.
NRLR: Cet article a été publié dans La Terre de chez nous, du jeudi 13 mai 2010
Après le bovin (2002), l’ovin (2004) et les cervidés (2009), ATQ s’apprête à lancer le chantier de la traçabilité dans le secteur horticole (carottes, fraises et framboises). La production porcine devrait suivre au début de 2011. Un projet pilote est également à venir dans la viande bovine. « On aimerait bien avoir des résultats d’ici 2011. Les restaurateurs comme McDo peuvent l’exiger. On est mieux de se préparer que de se le faire imposer », estime la directrice générale d’ATQ, Linda Marchand.
Le déploiement de la traçabilité ne s’est pas fait sans grincements de dents. L’un des responsables : la retranscription des numéros de 15 chiffres qui ouvre la porte à l’erreur. « ATQ prend pour acquis que les données sont bonnes jusqu’à preuve du contraire. C’est la responsabilité des producteurs de faire le suivi », fait remarquer Mme Marchand. Une consultation assidue permet de corriger rapidement les erreurs qui pourraient s’y glisser et d’éviter les conséquences plus importantes comme un chèque d’assurance stabilisation (ASRA) amputé. D’ici quelques semaines, les éleveurs auront accès à une version améliorée d’ATQ Direct. Accessible sept jours sur sept, 24 heures sur 24, le site Internet permet aux producteurs de consulter en détail leurs données de traçabilité et de les modifier. Le téléphone permet également de commander un bilan qui peut être envoyé par fax ou par courriel. La rétention des boucles est aussi source de mécontentement. « On sait que c’est un gros irritant. Toutes les plaintes sont compilées et on fait le suivi. On offre même d’aller sur la ferme », rappelle la dirigeante. Dans l’environnement du Québec, la durée des boucles s’est avérée d’environ quatre ans et demi à six ans plutôt que huit à dix ans comme le fabricant l’estimait. ATQ a récemment testé sur une vingtaine de fermes les identifiants de trois fournisseurs. Les résultats devraient être connus dans les prochaines semaines, ce qui pave la voie à l’arrivée de nouveaux alliages de plastique et de formes différentes de boucles.
À l’international
Alors qu’ATQ est un organisme à but non lucratif dont les ressources sont dédiées au Québec, son petit frère Agri-Traçabilité International (ATI) «est un organisme à but lucratif pour exporter le savoir-faire du Québec », souligne Linda Marchand. Les Producteurs laitiers du Canada et le Conseil canadien du porc ont choisi ATI comme fournisseur de services et un contrat avec l’Algérie est sur le point d’être finalisé. Le Chili se montre aussi très intéressé. Quant au Canada, il a sélectionné ATI comme l’un des deux fournisseurs pour son système de traçabilité, très similaire à celui du Québec, qui devrait être en force fin 2011. Le Québec est toujours un chef de file au pays puisque ailleurs les animaux ne sont identifiés qu’à la sortie de la ferme. Celle qui a présenté l’expertise québécoise à la première Conférence internationale sur la traçabilité des animaux, en mars 2009 à Buenos Aires en Argentine, croit qu’il ne faut pas voir le système comme un surplus de travail. « Il faut voir pourquoi on le fait. La traçabilité est beaucoup moins onéreuse qu’une crise. La vache folle a coûté trop cher, mais ça aurait pu être pire », calcule Linda Marchand. Et si c’était à refaire ? « Absolument, mais peut-être pas aussi vite. La traçabilité mur à mur dans un délai extrêmement court, avec le moins de papier possible, ç’a été un gros défi. C’est très exigeant de partir les premiers, mais c’est ce que le Canada demande maintenant. On n’était pas à côté de la coche », conclut Mme Marchand.