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GRANBY — Les producteurs de la Montérégie en ont assez de perdre des terres au profit de différents projets qui réussissent à contourner, selon eux, la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles.
« Ce gouvernement semble vouloir détruire le territoire agricole. Il a sacrifié 25 hectares des meilleures terres, par décret, pour autoriser la construction de l’Hôpital Vaudreuil-Soulanges. Même chose pour les 94 hectares qu’il va sacrifier pour le projet Soleil [le futur site de l’entreprise Google]. C’est le 5e décret. Ça va s’arrêter quand? » a vivement dénoncé Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) de l’organisation le 8 octobre, à Granby.
Les délégués ont voté une résolution demandant entre autres au gouvernement de respecter les recommandations de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), qu’il a lui-même créée en 1978 en vertu de la loi. Dans le cas de l’Hôpital Vaudreuil-Soulanges, la CPTAQ avait ciblé six autres sites qui n’auraient pas empiété sur les terres agricoles.
L’attachée de presse du ministre de l’Agriculture, Laurence Voyzelle, mentionne que la loi permet au gouvernement du Québec de retirer un dossier de la compétence de la CPTAQ. « Il arrive qu’un gouvernement doive agir de la sorte lorsqu’il considère qu’un terrain a un fort potentiel stratégique », indique-t-elle, assurant néanmoins que le provincial « est très soucieux de la protection du territoire agricole ».
22 851 hectares
La Fédération de l’UPA de la Montérégie estime que depuis 1978, pas moins de 22 851 hectares ont fait l’objet d’autorisations pour des usages autres qu’agricoles sur son territoire. L’organisme dit analyser présentement 300 dossiers où les demandeurs souhaitent changer la vocation de terrains agricoles.
Présente à l’AGA, l’agricultrice Ginette Blondin a fait part de sa consternation relativement à toutes ces terres qui disparaissent sous le béton. Et elle en a contre les idées de grandeur des villes. « Les municipalités parlent des deux côtés de la bouche : d’un côté, ils disent vouloir protéger le territoire agricole, mais de l’autre, ils veulent continuer à le développer pour avoir l’argent des taxes foncières. Pour moi, les municipalités sont des dézoneurs », a affirmé Mme Blondin.
Celle qui a déjà occupé la fonction de conseillère municipale ajoute qu’il manque d’efforts du côté de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui regroupe 82 municipalités sur un territoire de plus de 4 360 km. « La CMM a l’objectif d’augmenter de 6 % les superficies en culture, mais comment peut-elle les accroître si elle ne défend pas la zone agricole? » a questionné Mme Blondin, dont la ferme est située à Verchères.
La CMM n’avait pas rappelé La Terre au moment de mettre le journal sous presse.
Autres résolutions en bref En assemblée générale annuelle, les producteurs de la Montérégie ont demandé que soit modifié le Règlement sur les exploitations agricoles afin d’autoriser la mise en culture de nouvelles superficies et de retirer les limitations d’épandage après le 1er octobre. Les agriculteurs ont aussi décidé de poursuivre leur mobilisation afin d’obtenir du gouvernement québécois des mesures qui limiteront la hausse des taxes foncières. Les producteurs ont demandé de revoir les conditions du Régime québécois d’assurance parentale afin de mieux adapter les programmes de soutien à la maternité et à la paternité au milieu agricole. |
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