Alimentation 26 août 2014

L’achat local profite à Metro

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La politique d’achat local lancée l’an dernier par le géant québécois Metro a permis de fidéliser davantage ses clients.

« C’est ce que révèlent nos plus récents sondages internes », affirme Serge Boulanger, vice-président principal chez Metro.

Selon lui, la proportion de clients « conscientisés à acheter québécois et à manger québécois », dans les magasins de la chaîne, serait ainsi passée de 50 à 60 % au cours de la dernière année.

« Notre plan de match se déroule comme on l’avait imaginé », précise le responsable des centrales nationales d’achats et de marques privées.

Il a tenu ces propos, la semaine dernière, lors d’une conférence de presse, dans le Vieux-Port de Montréal, en présence de très nombreux acteurs de l’industrie agroalimentaire.

Du poulet 100 % Québec

Pour profiter de cet engouement, Metro, dont le chiffre d’affaires atteint 11 G$, mettra désormais sur ses tablettes des poulets 100 % québécois, sous sa marque privée Irresistibles.

« Ce faisant, précise Serge Boulanger, on veut passer le message que nous continuons à offrir des produits du Québec. On garantit à nos clients que nos poulets seront entièrement élevés et transformés au Québec. »

Il reconnaît que le poulet était, jusqu’à présent, « de 80 à 90 % québécois ». Il faut savoir qu’en vertu de l’accord de libre-échange avec les États-Unis, il est permis d’importer jusqu’à un maximum de 7,5 % de poulet américain.

Deux partenaires sont impliqués : Les Viandes Central Bernard, à Montréal, et Distribution La Préférence, à Laval.

« Il est possible qu’on reproduise le même modèle pour d’autres produits [le porc, le bœuf], avec d’autres filières, ajoute-t-il. On va vivre ça avec la volaille, et si ça se déroule bien, on pourrait passer à d’autres productions. On va regarder ça attentivement. Ça fait partie de nos projets. »

Fournisseurs et producteurs

Serge Boulanger ne cache pas que la politique d’achat local repose sur la solidité des relations entre le géant de la distribution et ses fournisseurs et producteurs.

« Nous avons lancé des projets-pilotes dans trois régions du Québec pour voir comment on pouvait gérer ça, et comment on pouvait travailler avec nos fournisseurs. C’est positif jusqu’à présent », fait-il valoir.

S’attend-il à ce que le nouveau gouvernement libéral de Philippe Couillard donne des outils – et des budgets – pour poursuivre les efforts de promotion de l’achat local?

« On ne connaît pas la position du gouvernement, répond-il prudemment. Mais on croit que tout bon gouvernement, du point de vue économique, voudra stimuler les achats locaux. En ce qui nous concerne, chez Metro, nous sommes déjà engagés dans cette démarche. »

L’an dernier, rappelons-le, Metro avait lancé sa politique d’achat local deux semaines avant le dévoilement de la Politique de souveraineté alimentaire, en présence de la première ministre Pauline Marois et de son ministre, François Gendron, dans Charlevoix.