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Une récente étude commanditée par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ) montre qu’il pourrait être rentable de construire une usine de biodiésel d’une capacité de 100 millions de litres par année au Québec.
NDRL: Cet article a été publié dans l’édition du 31 juillet 2008 de La Terre de chez nous.
La Terre a rencontré Réal Larose, de la Ferme Wilfrid Larose de Varennes, ainsi que le consultant Guy Lebel, qui sont à l’origine de l’étude de plus de 1000 pages qui vient tout juste d’être déposée.
Le canola, qui est privilégié comme ingrédient de base, pourrait être acheté dans l’Ouest canadien puisque la production québécoise serait nettement insuffisante d’autant qu’Agrinor risque d’accaparer la majeure partie de la production du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour son projet de biodiésel. Les provinces des Prairies auraient par contre la capacité de produire plus de canola dans les terres nordiques et ainsi d’éviter de détourner du canola destiné à l’alimentation. Il n’y a pas non plus assez de soya local pour une nouvelle usine et l’arrivée de TRT-ETGO, à Bécancour, ne va sans doute pas faciliter l’accès à cet oléagineux.
Positif pour le Québec
Selon M. Larose, une grande usine de biodiésel permettrait aux producteurs agricoles du Québec d’y investir et ainsi de profiter des programmes de soutien du fédéral qui visent les agriculteurs. Le Québec est également bien placé pour importer la matière première et exporter les produits finis (biodiésel, glycérine, tourteau) vers des marchés lucratifs, et ce, avec des frais de transport globaux moins élevés qu’une usine qui serait dans les Prairies. L’usine permettrait par ailleurs de « stabiliser les prix » pour les producteurs de grains locaux et de fournir un approvisionnement local de tourteau pour les éleveurs. M. Larose est un des actionnaires de Pro-Éthanol et est donc convaincu depuis longtemps de l’effet positif des biocarburants pour l’agriculture.
La hausse des prix du grain ne fait pas sourciller les auteurs qui estiment que les prix du pétrole, de l’huile végétale et du tourteau rendent un tel projet possible et que l’éventuelle baisse du prix de l’or noir devrait entraîner dans son sillage le prix des commodités agricoles. Le canola transigé à la Bourse de Winnipeg serait par ailleurs moins sensible à la spéculation.
L’étude fait également valoir que les nouvelles normes votées dans la loi fédérale C-33 vont obliger l’utilisation de 2 % de biodiésel dans les carburants destinés au transport. Il s’agit d’un marché évalué à 600 millions de litres et la production canadienne s’élève à environ 100 millions de litres par an en ce moment. Bref, il y a un marché.
Un biocarburant efficace
Ces travaux montrent que la technologie de transformation du canola en biodiésel par un procédé plus moderne et sans utilisation d’eau serait la voie à privilégier à l’avenir. L’huile végétale donne par ailleurs un biodiésel de plus grande qualité que celui produit à partir de gras animal. Le point de trouble est moins rapidement atteint, lorsque la température extérieure baisse en hiver, ce qui permet de l’utiliser en plus grande quantité toute l’année. Le bilan énergétique du biodiésel d’huile végétale est d’environ une unité d’énergie utilisée pour 3,5 unités produites.