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Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a rendu publics deux courts rapports portant sur la présence de pesticides dans les fruits et légumes consommés au Québec. Sur l’ensemble des échantillons de produits québécois analysés, 3,6 % comportaient une concentration de pesticides qui dépassait les normes légales canadiennes. Une proportion inférieure à celle trouvée dans les produits étrangers, chiffrée à 5,3 %.
Dans l’ensemble, le Laboratoire d’expertises et d’analyses alimentaires (LEAA) du MAPAQ a étudié 544 échantillons sur une période de 12 mois en 2016 et en 2017. Les scientifiques ont scruté 16 types de fruits et de légumes consommés au Québec, sélectionnant entre autres les aliments les plus susceptibles de contenir des résidus de pesticides et connus comme faisant partie du groupe des « dirty dozen ».
Parmi eux, deux échantillons de fraises et deux autres de framboises produits au Québec ont dépassé les seuils admis. Une situation qui n’est toutefois pas inquiétante pour la santé des consommateurs, explique la chimiste derrière le rapport, Marie-Ève Rousseau. « C’est pour corriger les pratiques agricoles qu’on effectue cette surveillance, explique-t-elle. Les limites maximales de résidus sont toujours plus basses que le point où il y a un risque sur la santé. »
Questionnée sur le sujet, Jennifer Crawford, directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, s’est tout de même dite « surprise » par le résultat. « On ne trouve pas ça acceptable et ça ne devrait pas se produire », a-t-elle ajouté.
Des pesticides dans le bio aussi
Dans un second rapport, le MAPAQ a dévoilé les résultats d’analyse de 285 échantillons de fruits et de légumes vendus avec la mention « bio » au Québec. Le laboratoire a trouvé des traces de pesticides dans 22 % des échantillons. La moitié de ces échantillons positifs contenait des pesticides admis en culture biologique au Canada. L’autre moitié, soit 30 échantillons, contenait pour sa part des traces de pesticides interdits pour les aliments bio. Du lot, on compte un seul cas issu du Québec, une pomme.
Selon Marie-Ève Rousseau, ce résultat rejoint les résultats obtenus par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) dans une étude publiée en 2014 et relevant la présence de traces de pesticides dans plus de 45 % des fruits et légumes qu’elle avait analysés. Les données suggèrent aussi, selon elle, que les producteurs de fruits et de légumes biologiques québécois respectent les normes qu’on leur impose, un seul échantillon positif ayant été détecté sur un total de 93.
Cela dit, la scientifique admet les limites des données qui sont mises de l’avant dans ces deux rapports, l’échantillon utilisé pour chaque fruit et légume s’avérant trop faible pour établir de grandes tendances. « Il faudrait des milliers d’échantillons » pour que ce soit statistiquement significatif, admet-elle. « Ce qu’on présente ici, c’est un état de la situation, ajoute la spécialiste du MAPAQ. Le but est avant tout de faire une surveillance des fruits et des légumes consommés au Québec. »