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Dans la première analyse comparative internationale réalisée par deux chercheurs de l’Université de Regina, en Saskatchewan, le Canada se classe 14e parmi 17 pays dans le domaine de la traçabilité.
NDRL: Cet article a été publié dans La Terre de chez nous, édition du 12 juin 2008.
« Le Canada a échoué dans le développement d’une traçabilité alimentaire fonctionnelle, de la terre à la table », explique Sylvain Charlebois, professeur agrégé à la faculté d’administration, en entrevue à la Terre. Il évoque certes que Agri-Traçabilité Québec est « un modèle intéressant », mais il souligne tout de même le manque de cohérence entre les différents maillons de la chaîne alimentaire. « En Europe, le consensus est plus évident, dit-il. Et le consommateur a accès à plus d’informations sur l’étiquette. »
Ces lacunes en matière de traçabilité occultent en partie la bonne performance du Canada dans l’ensemble du rapport. En fait, il a même mieux performé que ce à quoi s’attendaient les deux auteurs. « Intuitivement, on croyait que les pays européens performeraient mieux », confie-t-il.
Avec son collègue Chris Yost, professeur agrégé au département de microbiologie, Sylvain Charlebois a sélectionné 45 indicateurs, répartis sur quatre axes d’intervention : Affaires publiques, Biosécurité, Gouvernance et gestion des rappels et Traçabilité. Le tout a été validé par un groupe d’experts internationaux.
Comparé à 16 autres pays développés, le Canada est arrivé au cinquième rang, avec la cote Supérieur. L’Angleterre, dont la sécurité alimentaire a été mise à rude épreuve par les crises successives de la fièvre aphteuse et l’ESB, trône tout en haut du classement. Ce pays recèle un bon nombre d’initiatives qui pourraient inspirer le Canada, d’après Sylvain Charlebois.
L’autre domaine où le Canada performe moins bien est celui de la biosécurité, tiré vers le bas à cause de l’utilisation élevée des pesticides. Le chercheur concède cependant que « la recherche d’amélioration sur ce volet présente un obstacle plus important ». « Notre groupe croit tout de même que l’utilisation des pesticides présente un risque pour les consommateurs », dit-il. Par contre, le Canada obtient de bonnes notes concernant l’utilisation de la science lorsque vient le temps de prendre des décisions sur les additifs, les sources de contaminants, les aliments nouveaux, etc.
L’ouverture et la transparence, de même que l’instauration de nombreux partenariats en matière de salubrité alimentaire, valent au Canada d’être au troisième rang pour les Affaires publiques et au quatrième pour la Gouvernance et gestion des rappels.
Par cette comparaison de la performance des pays, les auteurs souhaitaient lancer un débat, objectif qui semble être atteint, selon Sylvain Charlebois. L’analyse sera reprise dans cinq ans, ce qui amène le chercheur à faire une mise en garde aux autorités canadiennes. « Oui, on fait bien les choses, mais il faut continuer dans cette ligne puisque ça avance ailleurs dans le monde », conclut-il.