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On entend souvent parler d’histoires de brus ayant des difficultés d’intégration dans leur belle-famille agricole. Pourtant, il en existe, des histoires de réussites. Même si cela a comporté certains défis, Audrey est parvenue à se faire accepter.
Enfant, elle ne songeait pas à devenir enseignante, policière ou médecin. Elle rêvait plutôt d’avoir une ferme. Son désir était alimenté par les récits relatifs à l’ancien temps racontés avec passion par sa grand-mère. « Ces histoires me faisaient rêvasser d’un monde idéal au grand air et d’un travail dans la gaieté pour s’alimenter », raconte Audrey. Celle-ci avait mis de côté son rêve d’enfant jusqu’à ce que, par pur hasard, elle rencontre un agriculteur avec qui elle voulait faire sa vie et en qui elle voyait le père de ses enfants.
Elle confie bien honnêtement qu’elle ignorait bien des aspects de cette sphère d’activité. « Je ne savais même pas ce que signifiait le mot “vêler”. Et je peux vous dire que j’étais mêlée quand on parlait de taures, de steers ou de bouvillons. Pour moi, une vache, c’était une vache. »
Même si, aujourd’hui, Audrey a acquis de nouvelles connaissances, à l’époque, elle possédait déjà plusieurs atouts pour seconder son amoureux. Elle n’avait pas peur de se salir les mains et de travailler physiquement. Elle aidait à l’administration et à la gestion de l’entreprise. Elle savait aussi qu’il fallait faire preuve de persévérance et d’innovation, car la réussite n’arrive pas si facilement. Mais selon elle, « il faut avant tout aimer la nature et les animaux pour que ce métier devienne passionnant ».
Audrey est dotée d’une grande ouverture d’esprit pour ce mode de vie particulier. Elle voit le beau et adhère aux valeurs de ce milieu. Elle reconnait tout le travail nécessaire à la production des aliments. « Je me suis mise à admirer les producteurs. Ce sont de vrais passionnés, car l’agriculture, ce n’est pas facile. J’ai surtout appris à apprécier les aliments et à les respecter, car ceux qui les produisent font énormément de sacrifices. »
Vision idyllique un peu trop rose
Audrey avoue que sa grand-mère avait une vision idyllique de l’agriculture et qu’elle avait occulté les aspects moins roses de ses nombreux récits. « Il y a une pression, un stress et de l’incertitude de façon quotidienne que ceux qui ne viennent pas du milieu ne peuvent pas comprendre. Ça gruge bien des producteurs par en dedans. »
Les principaux défis qu’Audrey doit surmonter dans son quotidien, ce sont les difficultés engendrées par le mélange -travail-famille à la ferme. La cohabitation intergénérationnelle nécessite une bonne communication. Lorsqu’il faut « crever l’abcès » pour régler les mésententes et les malentendus, elle n’hésite pas à le faire avec doigté, précise-t-elle, avant que le climat s’envenime.
Elle choisit également les batailles où son énergie vaut la peine d’être investie. « À quelques reprises, j’ai trouvé ça très difficile de gérer le couple, la belle-famille, l’entreprise, le travail à l’extérieur, etc., mais j’ai appris à lâcher prise. Ça serait mentir de dire que c’est facile, mais lorsqu’on réalise à quel point lâcher prise est sain, on apprend à le faire de plus en plus. »
Elle conclut : « Aujourd’hui, je ne changerais pas ma vie. Malgré les embûches et les côtés plus sombres de l’agriculture, je m’y suis adaptée et j’aime voir mes enfants grandir dans ce milieu. Je suis fière de vivre ce mode de vie et de leur transmettre de belles valeurs. » Sa grand-maman serait bien fière de voir où ses histoires ont mené sa petite-fille.