La construction d’un aérodrome à Saint-Roch-de-l’Achigan en zone agricole n’ira finalement pas de l’avant, car Transports Canada a émis un arrêté le 30 août, interdisant le projet sous sa forme actuelle.

Par voie de communiqué, le ministre Marc Garneau a précisé que « des motifs d’intérêt public » justifiaient sa décision, reprochant du même coup au projet son manque de clarté quant aux activités qui seraient menées à l’aérodrome en plus de reconnaître l’impact que celui-ci engendrerait sur l’environnement sonore des citoyens voisins de l’aérodrome.

Satisfaction chez les opposants

À Saint-Roch-de-l’Achigan, les opposants au projet jubilaient en apprenant la nouvelle. Contacté par La Terre près d’une heure après avoir eu une discussion téléphonique avec le ministre Garneau, le maire de la municipalité, Yves Prud’homme, cachait mal son enthousiasme. « On ne peut pas être autrement que satisfaits, a-t-il affirmé. Ça démarre bien la longue fête semaine de la fête du Travail! »

De son côté, Sébastien Marcel, porte-parole de la Coalition des citoyens contre l’aérodrome, a lancé un long soupir de satisfaction. « Maintenant, je peux enfin dormir sur mes deux oreilles », a-t-il lancé après avoir souligné le travail de ses concitoyens qui, comme lui, sont montés aux barricades. « C’est vraiment une victoire collective », a-t-il ajouté.

À la lumière des dossiers d’aérodromes à Saint-Cuthbert et à Neuville qui ont tous deux reçu l’aval de Transports Canada dans le passé, M. Marcel disait s’attendre à pareil dénouement. « Le promoteur se comportait comme si les dés étaient pipés d’avance », a-t-il d’ailleurs mentionné. La décision du gouvernement fédéral lui permet maintenant de tourner la page sur l’histoire.

On ignore pour l’instant ce qu’il adviendra de l’emplacement où devait être construit l’aérodrome. La Terre n’a pu obtenir la réaction du promoteur Yvan Albert, président d’Aérodrôme SRA, ni lui laisser un message, sa boîte vocale étant pleine.

Opposition locale

Le projet d’aérodrome avait été dévoilé aux citoyens de Saint-Roch-de-l’Achigan le 20 juin dernier lors d’une séance d’information tenue dans un sous-sol d’église rempli au maximum de sa capacité.

Le mouvement d’opposition qui s’était alors forgé a amené les élus locaux à organiser un referendum consultatif le 11 août. Un total de 2 072 citoyens s’étaient alors prononcés sur le projet, le rejetant dans une proportion de 96 %