Régions 8 septembre 2019

Le défi quotidien d’une ferme isolée

KIRRIEMUIR, AB — Comment concilier travail à la ferme et qualité de vie familiale lorsqu’on vit dans un endroit tellement isolé qu’il n’est même pas recensé par Statistique Canada? C’est un défi auquel Dallas Vert et Natasha Pospisil, parents de trois enfants et gestionnaires d’autant d’entreprises, font face quotidiennement.

Depuis trois générations, la famille de Dallas cultive du blé, du maïs, des légumineuses et du canola. Avant de s’établir à Kirriemuir, Natasha travaillait dans le commerce agricole. C’est en visitant l’un de ses clients – Steve, le père de Dallas – qu’elle a fait la rencontre de celui qui deviendrait son mari et le père de ses enfants. Depuis, elle n’a jamais quitté la ferme.

Comme ils habitent une communauté dépourvue de garderie, Dallas et Natasha n’ont d’autre choix que d’avoir un plan de répartition des tâches bien établi, surtout avec des enfants en bas âge, le plus jeune n’ayant que trois mois. Ainsi, pendant que Dallas travaille à la ferme céréalière de 11 000 acres, Natasha, avec l’aide de sa belle-mère, s’occupe des enfants tout en gérant un magasin général, qui comprend un bureau de poste. Même si les enfants aiment donner un coup de main à la ferme, Dallas admet que ce train de vie est parfois exigeant pour la dynamique familiale.

« Quand on me demande ce qui représente ma plus grande source de fierté, je réponds sans hésiter : “Mon épouse.” Jamais je n’aurais cru rencontrer quelqu’un d’aussi ouvert d’esprit que Natasha et encore moins à Kirriemuir! »

Quête ardue de personnel

La conciliation travail-famille n’est pas le seul défi auquel sont confrontés Dallas et Natasha. Trouver du personnel qualifié et passionné est nettement plus ardu quand on est aussi éloigné des grands centres.

« Le plus gros défi dans la gestion des ressources humaines? Tout simplement trouver du personnel, dit Natasha en riant. Les gens viennent à Kirriemuir et ne veulent pas y rester. Ils ne veulent pas faire deux, trois ou même quatre heures de voiture pour trouver un magasin à grande surface. Ils ont de la difficulté à vivre dans un endroit isolé et à s’adapter à ce mode de vie. »

Proposés comme candidats par d’anciens gagnants du concours, Dallas et Natasha ont été choisis Jeunes agriculteurs d’élite de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest en mars dernier. Selon eux, c’est la diversification de leurs produits et services qui les démarque des plus grosses entreprises agricoles. Leur force de caractère y est probablement aussi pour quelque chose : si Dallas se décrit comme étant un preneur de risques, Natasha n’accepte pas de se faire dire non et se dit déterminée à relever tous les défis qui se présenteront sur leur chemin. 

Le vidéaste François Lamy sillonne le pays pour aller à la rencontre de la relève agricole canadienne. Sollio Agriculture l’a choisi parmi des dizaines de candidats afin de produire des capsules vidéo sur les sept couples finalistes régionaux du concours Jeunes agriculteurs d’élite du Canada, qui couronnera ses gagnants au début de décembre.