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Les Éleveurs de porcs du Québec estiment que les tensions commerciales avec la Chine leur ont fait perdre au moins 65 M$ depuis un an. Par contre, avant de réclamer des compensations financières, ils souhaitent d’abord obtenir une rencontre avec la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau.
Dans une lettre envoyée à la ministre Bibeau le 22 août, les Éleveurs soulignent que les tensions sino-américaines ont diminué les revenus des producteurs de porcs québécois de 55 M$ entre juillet et septembre 2018, puisque le prix américain sert de prix de référence pour le porc canadien.
Les Éleveurs estiment aussi avoir subi des pertes de 10 M$ supplémentaires depuis l’arrêt des importations de viande de porc canadienne en Chine, le 25 juin. « Les deux événements [chinois] arrivent coup sur coup à des périodes où on aurait dû recevoir un meilleur prix, ce qui aurait fait en sorte de nous aider dans nos liquidités et de regarnir les banques. C’est extrêmement difficile pour nous autres de continuer dans un climat comme ça », affirme le président des Éleveurs de porcs, David Duval.
L’Europe en profite
D’autant plus qu’en Chine, la peste porcine africaine a décimé près de 50 % du cheptel. La viande de porc s’y vend actuellement à plus du double du prix habituel et comme les producteurs québécois ne peuvent en profiter en raison de la fermeture de la frontière, ce sont les agriculteurs d’Europe et d’Amérique du Sud qui bénéficient de ces alléchantes parts de marché. Le prix du porc européen est présentement de 45 $/100 kg supérieur à celui du porc américain.
Pour calmer le jeu, Donald Trump a octroyé une enveloppe de 12 G$ aux producteurs porcins américains en 2018 et a promis 16 G$ supplémentaires en 2019 pour compenser les pertes encourues par sa guerre commerciale avec la Chine. Le Canada n’a pas emboîté le pas.
Aide canadienne réclamée
« Au Canada, on donne des programmes d’aide au bois d’œuvre, à l’aluminium et au secteur laitier par rapport à des pertes qui pourraient se produire dans le futur. Dans le secteur du porc, on ne voit absolument rien poindre à l’horizon », dit David Duval. Il souligne que le rétablissement du cheptel chinois nécessitera du temps, et que pour répondre à l’accroissement fulgurant de la demande chinoise, l’industrie porcine mondiale investit présentement dans ses infrastructures. Ici, « c’est le calme plat », fait-il valoir, car les investissements sont au ralenti.
Au moment de mettre le journal sous presse, le cabinet de la ministre Bibeau n’avait pas répondu aux questions de La Terre.