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Connu et cultivé depuis longtemps, le chanvre est une culture énigmatique que l’homme redécouvre sans cesse. Sa valeur commerciale est exceptionnelle et très prometteuse. On le cultive pour son grain, pour la force de sa fibre, et depuis peu, pour ses fleurs, afin d’en extraire des principes actifs pour une utilisation pharmaceutique. D’ailleurs, comme la récolte multi-usage permet de maximiser les revenus générés par cette culture, le Québec compte déjà d’importants joueurs couvrant ces trois marchés.
Pour les agriculteurs intéressés par la culture du chanvre, pour ceux qui envisagent d’en cultiver pour la première fois, ou encore pour ceux qui ont déjà tenté l’expérience, mais qui ont obtenu des rendements désastreux, voici les quatre principaux paramètres agronomiques. Le respect de ces principes contribuera significativement à la réussite de cette culture sensible.
Paramètres agronomiques
D’abord, le sol du champ ciblé doit être bien structuré et doit présenter un bon égouttement. Les semences et les jeunes plantules, jusqu’au stade 3e ou 4e paire de feuilles, sont très sensibles à l’accumulation d’eau et à l’humidité prolongée. Les champs bien drainés et présentant un bon égouttement de surface sont donc à privilégier.
C’est connu, une culture annuelle performe toujours mieux sur un retour de prairie. Cette réponse positive est encore plus perceptible avec le chanvre, entre autres parce que son système racinaire est naturellement peu performant.
Compte tenu du faible arsenal d’outils de contrôle efficace des mauvaises herbes dont on dispose dans le chanvre, ainsi que de la lenteur au démarrage de cette culture, il est préférable de cibler des champs où l’historique des mauvaises herbes est faible.
La préparation du lit de semences est aussi un important paramètre qui favorise la réussite de cette culture. Elle doit se faire de la même manière qu’un semis de plantes fourragères ou de canola. Il est important de réviser l’ajustement de la profondeur du semis dans le cas d’un champ ayant différentes textures de sol pour en assurer l’uniformité.
Il faut garder en tête que le chanvre n’est pas un hybride de maïs. Autrement dit, on sème une population, avec une variabilité entre les individus. Ainsi, plus le sol du champ ciblé, la préparation du lit de semence et la profondeur du semis sont uniformes, plus la levée, la croissance et la hauteur à la récolte seront uniformes elles aussi. Cela se traduira par une plus grande facilité à récolter le chanvre et permettra d’éviter plusieurs complications.
Bien que le chanvre suscite un réel intérêt, c’est une culture sensible. Les producteurs doivent donc bien se renseigner afin d’en assurer le succès. Le document Chanvre industriel : guide pour la production en régie biologique et conventionnelle, disponible sur Agri-réseau, peut aussi s’avérer utile. L’accompagnement par un agronome d’expérience demeure également un atout considérable.
Chanvre vs cannabis À l’instar du cannabis, la production du chanvre est réglementée et exige l’obtention d’une licence de culture émise par Santé Canada. Le règlement a toutefois été allégé en raison de la faible dangerosité de cette culture. Ainsi, plus aucune prise d’empreintes ni vérification du casier judiciaire n’est exigée. La licence ainsi obtenue est maintenant valide pour une durée de trois à cinq ans. |
Olivier Lalonde, Agr., M. SC., responsable de l’approvisionnement chez Eko-Terre.