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De nouvelles routes gourmandes ont vu le jour récemment, grâce entre autres à l’implication de producteurs agricoles. Voici la genèse de quatre circuits destinés à stimuler l’agrotourisme.
Têtes fromagères
Julie Labrecque, de la ferme Les Broussailles, à Martinville en Estrie, a entendu au moins trois clients lui parler de leur propre tournée des fromageries de la région. Il n’en fallait pas plus pour convaincre l’éleveuse de chèvres et productrice de fromages de lait cru de démarrer le nouveau circuit Têtes fromagères, réunissant 14 entreprises de sa région, en collaboration avec le Conseil de l’industrie bioalimentaire de l’Estrie (CIBLE).
Depuis le printemps dernier, les touristes sont invités à consulter le dépliant comprenant une carte, proposé en formats papier et numérique, pour partir à la découverte des fromages fins, en grains, au lait cru, de brebis ou de chèvre.
Pour Annie Plamondon, du CIBLE, l’initiative permet aux producteurs locaux d’augmenter leur visibilité et de se distinguer par rapport aux fromages européens importés en vertu de l’accord de libre-échange. Au cours des dernières semaines, certaines entreprises fromagères ont manqué de places de stationnement tellement les visiteurs étaient nombreux. Ce qui est un « beau problème », selon Mme Plamondon.
Route gourmande Memphrémagog
L’organisation de la Fête des vendanges Magog-Orford a transformé sa route des vins en route gourmande cette année. « On s’est rendu compte que les touristes voulaient visiter plus d’attraits gourmands [que seulement ceux des vignobles] », explique Myriam Boily, directrice générale par intérim de l’événement. Ce nouveau forfait permet à différents producteurs de faire déguster leurs produits, comme du canard ou de l’argousier. Ils peuvent profiter de l’occasion pour faire connaître leurs formules personnalisées aux visiteurs, qui cherchent de plus en plus à vivre une expérience à la ferme, constate Mme Boily, citant en exemple le sabrage dans les vignes au Cep d’Argent.
Route des alcools de Lotbinière
Charlotte Reason, du vignoble La Charloise, réfléchissait depuis déjà cinq ans à l’idée de créer une route des alcools avec des producteurs de la région. « Plusieurs d’entre nous gagnaient des médailles. On a du beau savoir-faire et je me disais que ce serait le fun de montrer ça au public », explique la viticultrice.
La « campagne d’idées » lancée par la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Lotbinière l’a incitée à présenter son projet, qui a finalement été retenu. Il n’a pas été difficile de convaincre les autres producteurs de vin, de bière, de cidre ainsi que d’alcool à base de sirop d’érable et de petits fruits de la région d’embarquer dans l’aventure.
Passeport « foodie » en Montérégie
Désirant augmenter l’achalandage chez les producteurs tout au long de l’année, la campagne La Montérégie, le garde-manger du Québec a créé un passeport « foodie ». Après s’être inscrites sur le Web, les personnes intéressées reçoivent par la poste le document gratuit, qui comprend plusieurs offres promotionnelles, et planifient leur virée gourmande parmi plus de 80 producteurs de la région.
À l’affût des routes existantes, l’organisme Expansion PME cherchait à créer une initiative « englobante » plutôt qu’axée sur un seul thème, affirme la responsable des communications, Paméla Dupaul. L’équipe a travaillé en collaboration avec différentes MRC afin de cibler les producteurs engagés en agrotourisme.
L’agrotourisme en bref Chaque année, les touristes gourmands dépensent environ 218 M$ dans les entreprises agrotouristiques du Québec. La visite d’une fromagerie artisanale ou fermière, d’un marché public, d’une microbrasserie, d’un lieu de transformation ou d’un vignoble fait partie des activités les plus populaires. Québec est la région la plus visitée par les touristes gourmands. Source : Raymond Chabot Grant Thornton, pour le compte de l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand, 2018. |