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Le pilote amateur Dave Picard a finalement obtenu le feu vert de Transport Canada pour aménager une piste d’atterrissage privée sur sa terre agricole de la région de Québec. Située sur le rang Sainte-Anne, à 2 km au nord-ouest de l’Aéroport international Jean-Lesage, la terre de M. Picard pourra désormais accueillir une piste gazonnée longue de 2 000 pi et large de 30 pi pour son appareil Cessna 150.
Autorisé à aménager sa piste depuis mars dernier, le militaire de carrière n’a pas encore entamé les travaux. En fait, il ne sait même pas à quel moment ils débuteront. « Lorsque j’ai déposé ma demande en 2017, je m’attendais à ce que ça aille plus vite, dit-il. Depuis, je suis tombé dans d’autres projets avec des enfants en plus. Je n’ai pas de deadline. »
Sachant que son projet ne fait pas que des heureux, il se fait rassurant. La piste ne servira qu’à son utilisation personnelle et à celle d’une poignée de connaissances qui l’emprunteront occasionnellement. « La piste d’avion, c’est pour le loisir, indique-t-il. Il n’y aura pas d’école de pilotage ou de compagnie qui va s’installer là. C’est comme une piste de ski-doo pour des gens qui veulent s’amuser. »
Levée de boucliers
De l’amusement, ses voisins s’attendent à en vivre un peu moins en raison du bruit des aéronefs, notamment. Éric Pinet est l’un d’eux. En 2017, il avait lancé une pétition pour empêcher le projet de se réaliser. « On est très déçus, a-t-il confié à La Terre. N’importe qui peut faire un aérodrome n’importe où. »
Le cultivateur Jean-Marc Drolet est tout aussi déçu. Il loue depuis 2009 la terre qui appartient désormais à M. Picard et sa conjointe, pour y faire pousser du foin. « Ça me fait de la peine, confie l’homme de 73 ans. J’ai mis beaucoup de temps à améliorer cette terre-là et elle a commencé à être rentable seulement l’année dernière. »
Le pilote amateur, pour sa part, prévoit toujours de laisser en location sa terre une fois la piste aménagée. Il précise également que la surface gazonnée ne fera que 15 pi de large, et que la piste sera agrandie à 30 pi seulement après la première coupe de foin au printemps. Il est toutefois incapable de chiffrer quelle proportion des 7,5 ha en culture sera amputée.
De son côté, la présidente du syndicat local de l’UPA de Québec, Jacques-Cartier, Luce Bélanger, dénonce la situation. « Il faudrait à un moment donné que le gouvernement fédéral considère ce genre de projet de façon globale et comprenne qu’il met de la pression sur les terres agricoles », dit-elle.
La Ville de Québec, opposée au projet depuis son annonce, n’a pas souhaité commenter « considérant le potentiel de judiciarisation du dossier », a indiqué le porte-parole David O’Brien.