Politique 22 septembre 2014

La gestion de l’offre au Canada n’est pas un problème

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Un représentant du Farm Bureau Craig Lang ne pense pas que le Canada doive faire des concessions sur la gestion de l’offre à l’OMC.

DES MOINES, Iowa — Alors que les positions des pays aux différentes tables de négociation favorisent souvent le commerce avant tout, les représentants des producteurs de ces pays ont parfois une position beaucoup plus nuancée, notamment sur la gestion de l’offre.

C’est le cas de Craig Lang, qui est le président de l’Iowa Farm Bureau (IFB) et membre du conseil d’administration de l’American Farm Bureau Federation (AFBF) au niveau national. Il possède avec ses deux fils une ferme laitière de 600 vaches et 1300 acres.

La crise du prix du lait a frappé dur aux États-Unis pendant 24 mois. « J’ai perdu plus d’équité sur ma ferme en 2009 que dans les 30 années précédentes », soutient M. Lang.

Ce dernier explique que l’AFBF et environ 90 % des producteurs laitiers du pays soutiennent d’ailleurs depuis janvier 2011 une proposition de politique de soutien au revenu, par le biais d’un programme d’assurance, pour garantir une marge bénéficiaire sur le prix du lait en fonction des coûts de production. Quelque 100 M$ vont aux producteurs laitiers dans le Farm Bill en ce moment. L’AFBF voudrait que cette somme serve à assurer une stabilité aux producteurs en se basant sur une moyenne historique de prix. Si le prix baisse sous ce seuil, l’assurance déclencherait.

Pour M. Lang, le faible niveau de prix du lait ne s’explique pas par la concentration dans l’industrie, puisque environ 80 % du volume passe par des coopératives qui sont détenues par les producteurs. Le département américain de la Justice a néanmoins procédé à des audiences sur le sujet récemment à propos du contrôle exercé par Dean Food et Dairy Farmers of America, une grande coopérative laitière.

« On supporte aussi une gestion de l’offre temporaire », indique Craig Lang, toujours en parlant de la position de l’AFBF. L’idée ici est de réduire le nombre de vaches, par exemple de 10 %, afin de rééquilibrer l’offre et la demande et de stabiliser les prix. Le président de l’IFB estime que cette gestion de l’offre doit demeurer temporaire parce qu’il croit au libre marché. Des éléments déclencheurs en fonction du prix, ou encore une interruption du commerce avec certains pays importateurs, pourraient redémarrer la gestion de l’offre ensuite. M. Lang ne pense pas que l’équilibre entre l’offre et la demande est atteint à ce jour. « C’est toujours en négociation, mais nous croyons que ça pourrait faire partie de la loi (Farm Bill) cette année », indique M. Lang, qui pense que le gouvernement considérera ce projet d’un bon œil étant donné qu’il ne coûterait rien à Washington.

La gestion de l’offre ne nuit pas au commerce

Craig Lang ne pense pas qu’il soit nécessaire que le Canada fasse des concessions sur la gestion de l’offre à l’OMC. « Ça (la gestion de l’offre) marche bien au Canada, le Canada ne fait pas de dumping de lait comme l’Union européenne, je ne pense donc pas que ce soit un problème », explique le président de l’IFB. M. Lang ne prône pas la gestion de l’offre à la canadienne pour son pays parce qu’il estime notamment qu’il est plus facile d’agrandir une ferme pour la relève, comme il l’a fait lui-même, sans avoir à acquérir des quotas à prix élevés.

« Ça va être vraiment dur d’arriver à un accord à l’OMC, l’agriculture bloque l’entente », commente toutefois le président qui représente les producteurs agricoles à plusieurs niveaux depuis 1982 et à son poste actuel depuis 2001.

NDLR: Le séjour de la Terre en Iowa a été financé en partie par Pioneer.