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Les Canadiens doivent tout de même s’attendre à des changements majeurs en ce qui a trait aux politiques agroalimentaires.
Après plus de six ans sous un gouvernement minoritaire à Ottawa, les Canadiens renouent depuis le 2 mai avec un gouvernement majoritaire, avec cette fois un parti conservateur au pouvoir. Sylvain Charlebois, professeur titulaire au Collège de management et d’études économiques à l’Université de Guelph, prévoit que des changements auront lieu dans le secteur agroalimentaire, et parfois au détriment du Québec.
Selon M. Charlebois, les conservateurs devront se mettre à la tâche d’élaborer une politique agroalimentaire, ce qu’ils ont négligé de faire dans les dernières années. Le professeur prévoit que l’axe des échanges commerciaux se déplacera vers la région de l’Asie-Pacifique, puisque le poids politique du présent gouvernement est concentré dans l’Ouest. Les votes sont aussi venus autant des villes que des régions, ce qui devrait éliminer le vieux clivage ruraux-urbains. « Pour le Canada, une nouvelle vision agroalimentaire peut potentiellement joindre ces deux univers », avance l’analyste. « Hélas! tout cela peut se faire sans le Québec », ajoute-t-il, puisque la députation conservatrice se limite à six représentants dans la Belle Province.
La Commission canadienne du blé (CCB) et Santé Canada pourraient aussi ressortir transformés par une gestion des conservateurs, avertit M. Charlebois. Le CCB pourrait faire l’objet d’une réforme dès cette année, alors que Santé Canada devra s’ajuster à une volonté du gouvernement d’implanter un cadre réglementaire flexible et efficace.
Pour terminer, un gouvernement Harper ne menacerait pas outre mesure la gestion de l’offre au pays, en raison du poids non négligeable de l’Ontario dans le caucus conservateur. Le présent gouvernement doit d’ailleurs sa majorité aux comtés remportés dans la province. En raison de l’appui de ce système en Ontario, la gestion de l’offre devrait demeurer pour les quatre prochaines années.
Des réactions à la Coop fédérée
Interrogés sur le sujet, les dirigeants de la Coop fédérés ont aussi souligné les enjeux soulevés par l’élection. « Le gouvernement conservateur a la réputation d’avoir un minimum d’ingérence. J’ai l’impression qu’il va respecter ce qui est en place; je serai très surpris que le gouvernement s’attaque à ça. Il ne s’en fera peut-être pas le promoteur, mais il ne défera pas ça », déclare le président de La Coop fédérée, Denis Richard. Le chef de la direction de La Coop, Claude Lafleur, va dans le même sens, mais ajoute qu’il serait étonnant qu’Ottawa devienne le chantre de la gestion de l’offre dans les moments critiques, et en fasse la promotion.
L’autre sujet débattu concerne Programme de paiement anticipé (PPA). Au cours de l’automne 2010, le gouvernement conservateur accordait un sursis de 30 mois pour le remboursement des avances octroyées en vertu du PPA pour la campagne 2008-2009. La question est de savoir si des mesures d’accompagnement ou de réinvestissement seront mises en place, ou si le gouvernement se contentera de demander les remboursements. « Ce sera le plus gros test du gouvernement », indique Claude Lafleur.