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Tout autour de Bolton-Ouest, en Montérégie, se met en branle depuis 2015 un projet qui pourrait faire école ailleurs au Québec. Des propriétaires de la région se sont regroupés afin de mettre en valeur leurs actifs agricoles et sylvicoles, et de rapiécer le tissu social sur ce territoire.
L’idée est née d’un constat qui a sauté aux yeux des administrateurs de la municipalité alors qu’ils préparaient le plan de développement stratégique du territoire. « On s’est rendu compte que les terres de nos vieux agriculteurs étaient reprises par des non-agriculteurs qui les laissaient en friche, raconte Jacques Drolet, maire de Bolton-Ouest. Si on n’agissait pas d’une manière ou d’une autre, c’est tout le caractère rural de la région qui allait disparaître avec le temps. »
Afin d’intégrer les nouveaux arrivants dans la communauté tout en mettant en valeur leur propriété, les élus locaux ont financé le regroupement d’une poignée de propriétaires terriens pour créer le Collectif de Bolton-Ouest, un outil de mise en commun des ressources qui a pour objectif, à terme, de faire de la région un pôle de production alimentaire biologique s’appuyant sur une économie circulaire.
Repenser l’agriculture
Le regroupement compte aujourd’hui 20 propriétaires, certains issus du milieu agricole, et d’autres provenant plutôt de la grande ville. C’est le cas de Myriam Brel et de son conjoint, qui se sont établis à Bolton-Ouest en 2013. En plus de posséder une parcelle de terre agricole, le couple détient un boisé. « On sait qu’on a entre les mains une terre avec un potentiel agricole et sylvicole, confie Mme Brel. Ce qu’on se doit de faire, c’est savoir comment le mettre à profit. »
Le collectif a donc créé une série de modules spécialisés. Avec le « module forêt », par exemple, le regroupement s’offre les services d’ingénieurs forestiers qui évaluent la ressource disponible afin de préparer des plans d’aménagement forestier (PAF) individuels. « En les regroupant, on a un véritable plan d’aménagement collectif qui permet par exemple de partager les aires d’empilement du bois ou les chemins d’accès », explique Bruno G. Meere, coordonnateur du module. Soucieux de la pérennité de leurs 15 000 hectares de forêt, les propriétaires membres du collectif entendent aussi obtenir la certification forestière FSC, garante de valeurs de conservation de la ressource et de l’habitat, en plus de s’inscrire au programme de crédits carbone.
Le « module foins » cherche quant à lui à mailler les propriétaires d’une terre avec des producteurs locaux afin d’exploiter environ 1 400 acres de terres pour la culture de fourrages. « Avec les années, ces sols sont devenus très pauvres, explique Eddy Whitcher, coordonnateur de ce module. Une partie de mon travail, c’est de m’assurer qu’on améliore progressivement leur qualité par des épandages de fumiers. »
« La vision des membres du collectif, c’est de bien faire les choses ou de ne pas les faire du tout, ajoute pour sa part le maire Drolet. On travaille d’abord à améliorer la qualité de ce qu’on a pour être capables ensuite de mener des projets rentables. » L’élu parle du projet en le comparant à celui de l’Arterre, né non loin de là dans Brome-Missisquoi avant de se déployer à l’échelle de la province. « Encore une fois, on sera initiateurs d’un projet structurant », dit-il.
Une fête à saveur locale
La municipalité de Bolton-Ouest organisera le 17 août prochain la 2e édition de sa « fête des voisins », regroupant un peu plus de 200 citoyens de la région. Au menu : des légumes, de l’agneau, du bœuf et de la volaille produits localement. « Il n’y a que les condiments qui ne viendront pas d’ici », lance en souriant le maire Jacques Drolet. Selon lui, pareille activité est essentielle pour créer un sentiment d’appartenance dans sa communauté et assurer l’avenir agricole de la région.