Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Deux auteurs de rapports commandés par le gouvernement pour élaborer sa politique agricole ont manifesté leur impatience.
Deux auteurs de rapports commandés par le gouvernement pour élaborer sa politique agricole ont manifesté leur impatience envers le peu de propositions concrètes du livre vert, censé orienter le débat à venir sur la première politique québécoise du secteur bioalimentaire.
« On repart le processus, j’ai l’impression qu’on va reposer les mêmes questions », a commenté Michel Saint-Pierre, en marge du congrès annuel de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), le 10 juin dernier. M. Saint-Pierre, ancien sous-ministre et auteur d’un rapport sur la réforme de la sécurité du revenu agricole en 2009, a même avoué « trépigner d’impatience » devant le délai de cinq ans avant d’en arriver à une politique en bonne et due forme. Il souligne qu’en plus du travail de Jean Pronovost, il a lui-même procédé à plus de 60 rencontres et entendu plus de 700 personnes sur les aspects contenus dans son rapport. M. Saint-Pierre souligne, par ailleurs, que la transition qui s’étire entre l’ancien système et la nouvelle politique crée une période d’incertitude.
Une autre figure connue ayant contribué aux nombreux travaux de préparation de la future politique agricole, Bernard Ouimet, ne critique pas les propositions du livre vert comme telles, mais trouve qu’elles ne vont pas assez loin. « Il (le livre vert) dévoile peu de choses sur l’enlignement du gouvernement. On ne voit pas les choix », a soutenu M. Ouimet, également en marge du congrès de l’OAQ, où il prononçait une conférence sur la protection du territoire agricole. L’ancien président de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) estime néanmoins qu’on peut « s’accrocher » à certaines propositions du livre vert relativement au territoire. Il souhaiterait toutefois que la politique agricole permette des ententes concertées de troisième génération, qui préconiseraient une planification globale du territoire par MRC et qui ne pourraient ensuite pas être modifiées, avant 20 ans.
M. Ouimet estime, par ailleurs, que l’ « enjeu de l’heure » est l’arrivée prochaine des plans d’aménagement métropolitain, surtout celui de la région de Montréal. Là encore, l’ancien président de la CPTAQ souhaiterait que ce plan soit en place pour 20 ans avant que des demandes d’exclusion soient reconsidérées. Le spécialiste de l’aménagement estime qu’il est impossible de viser un meilleur transport en commun et une réduction des gaz à effet de serre en planifiant pour deux ou trois ans seulement.
« Les astres son alignés comme jamais », insiste Bernard Ouimet, qui rappelle que la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, les plans métropolitains, la nouvelle politique bioalimentaire, la nouvelle loi-cadre sur l’occupation du territoire, le nouveau régime forestier et la révision des orientations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire sont autant d’occasions pour le gouvernement d’envoyer un « signal fort et cohérent » en matière de protection du territoire agricole d’ici la fin de l’année. Dans cette optique, une gestion de l’urbanisme qui préconise de développer les villes sur elles-mêmes serait le meilleur message tant du point de vue des terres agricoles que du développement durable.