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SAINT-PAULIN — La famille Lessard est bien enracinée sur les terres du nord de Saint-Paulin, en Mauricie, où elle a depuis longtemps fait sa marque. Elle a su démontrer à la fois son esprit d’avant-garde en production porcine et sa résilience devant les épreuves.
Les deux frères Joël et Éric Lessard représentent la quatrième génération d’agriculteurs sur cette terre du chemin du Bout-du-monde au bord de la rivière du Loup, à Saint-Paulin. Leur père Roger est pas mal fier d’eux. « On est les meilleurs », lance-t-il en bombant le torse.
La Ferme Rodi figure au nombre des plus importantes maternités porcines du Québec. Son élevage compte 2 400 truies qui donnent 62 000 porcelets par année.
Après le terrible incendie qui a détruit deux bâtiments en novembre 2011 et entraîné la mort de 300 truies, les frères n’ont pas hésité à reconstruire en appliquant de nouvelles normes en matière de bien-être animal qui seront en vigueur à compter de 2024. Coût de la réalisation : presque 2,5 M$. « C’était clair pour nous qu’il fallait augmenter la production pour assurer notre rentabilité », explique Éric Lessard.
Avec l’installation des nouveaux parcs dans lesquels les animaux sont en liberté, Roger Lessard s’amuse à penser au temps où lui-même élevait ses porcs ainsi. « C’est comme un retour à l’ancienne, à l’époque où il fallait surveiller les bêtes qui s’affrontaient pour les séparer », souligne-t-il.
Un précurseur
Roger Lessard a un tempérament de précurseur. En 1973, il a pris les commandes de la ferme familiale, une exploitation laitière et porcine qui comptait un troupeau de 43 vaches et de 500 porcs à l’engraissement. Il a alors fait le choix d’orienter la production exclusivement dans le porc avec l’ajout de 125 truies. « J’étais tout seul. Alors pour moi, c’était plus facile de me concentrer sur la production porcine », explique-t-il.
Pendant presque 20 ans, M. Lessard a donc exploité une maternité et un parc d’engraissement. En 1992, il a décidé de se concentrer sur la maternité. « On a été parmi les tout premiers au Québec à produire uniquement des cochonnets de 14 à 18 jours », fait-il remarquer.
Et les projets de construction se sont enchaînés : un bâtiment en 1990, un autre en 1995 et un troisième en 2000, avant que Roger cède la ferme à ses deux fils en 2003.
Mais il faut bien l’avouer, la retraite et lui ne font pas bon ménage. « Il est toujours ici à donner un coup de main », confie son fils Éric.
Il faut dire que le travail ne manque pas dans une exploitation de cette ampleur. C’est Éric qui est principalement responsable des activités reliées aux animaux, alors que Joël a pris en charge les 1 200 acres de terre en culture de maïs, de blé et de soya.
Le défi de la main-d’œuvre L’ampleur des activités explique que l’entreprise soit devenue un important employeur puisqu’elle compte maintenant une dizaine d’employés. « Il y a tellement à faire qu’on ne peut plus penser qu’une seule personne puisse y parvenir », reconnaît Roger Lessard. Pour combler leurs besoins en main-d’œuvre, les propriétaires ont dû faire appel à des travailleurs étrangers, en l’occurrence deux Mexicains qui viennent d’entrer à leur service. « Ça fait maintenant partie de notre réalité, dit Éric Lessard. On a essayé, mais il est impossible de recruter du personnel ici, alors on s’est adaptés. » |