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On a tendance à croire que l’estime de soi débute avec le regard des autres. Or, si les événements marquants de la vie ainsi que notre entourage influenceront notre estime personnelle, celle-ci est d’abord fondée sur l’image que nous avons de nous-même. L’estime de soi, une question rarement abordée en agriculture, aurait tout avantage à être travaillée, une fois de temps en temps.
« Je n’avais pas vraiment confiance en moi lorsque j’ai commencé à la ferme, confie Martine, une jeune trentenaire. Je ne me sentais pas à la hauteur. J’avais peur de me tromper, de briser quelque chose, de faire mal les choses. » Puis, un jour, son beau-père, propriétaire de la ferme, a su trouver les bons mots pour l’encourager et la rassurer : « Il m’a dit que j’étais bonne et que je leur donnais un bon coup de main. Ç’a été très gratifiant pour moi de me savoir utile. J’ai pris confiance en moi à la ferme, petit à petit. »
Martine a eu la chance d’avoir à ses côtés une personne bienveillante qui lui a permis de constater ses forces. Les commentaires positifs de son beau-père se sont imprégnés en elle et ont modifié la façon dont elle percevait ses compétences agricoles. C’est ainsi que l’estime de Martine a pu se développer au fil du temps. « Rapidement, je me suis mise à changer ma vision de moi-même. J’étais plus en confiance, donc je faisais moins d’erreurs lorsque j’allais donner un coup de main à l’étable », raconte-t-elle. Il faut prendre le temps d’être attentif aux compliments de l’autre. Accepter ceux que l’on mérite fait aussi un grand bien.
S’exprimer et se respecter
Malheureusement, à la ferme comme ailleurs, tout le monde n’est pas aussi aidant. Martine se sentait régulièrement rabaissée lors d’échanges avec son beau-frère qui travaille lui aussi à la ferme. « J’ai remarqué que je réagissais fortement à ses commentaires », ajoute la jeune femme.
Bien souvent, l’estime de soi doit aussi se travailler, s’améliorer de façon autonome. Martine a donc décidé un jour qu’elle valait plus que les commentaires négatifs que lui adressait son beau-frère. Davantage consciente de son potentiel, elle a choisi de lui parler de leur relation conflictuelle, « de vider son sac », comme elle dit. « J’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai dit ce que je n’aimais pas, ce que je n’accepterais plus dorénavant. Je ne trouvais pas juste que comparativement à lui, ce ne soit que moi qui fasse les ouvrages plates à l’étable, ceux que personne ne veut faire. Je lui ai dit que j’étais capable d’en faire plus, que j’en avais assez d’être le bouche-trou qui gratte la m… »
Après cette discussion, ils ont pris le temps de modifier ensemble les tâches de chacun. Aujourd’hui, tous deux s’entendent pour dire que leur priorité est que le travail soit fait selon les forces de chacun. Dans l’entourage, il peut parfois y avoir des personnes toxiques. Il faut apprendre à leur parler… ou encore à se protéger d’elles.
Si Martine a pu améliorer son estime d’elle-même, il ne faut pas penser que c’est facile et automatique pour autant. Dans certains cas, une aide de l’extérieur pourrait s’avérer nécessaire. N’hésitez pas au besoin à consulter un travailleur de rang de votre région ou encore un psychologue ou un travailleur social.