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À part l’eau qui s’est retirée, rien n’a bougé depuis plus de deux mois, au moment où se tenait la première réunion d’Henryville faisant le point sur l’aide nécessaire pour les agriculteurs dont les terres ont été inondées par le Richelieu.
« On peut compter sur Agri-relance », a affirmé néanmoins Pierre Corbeil, ministre de l’Agriculture à Québec. Ce dernier a tenu ces propos à la Terre le 11 juillet, alors qu’il revenait d’une rencontre avec le ministre fédéral Gerry Ritz, au Nouveau-Brunswick.
Même si Agri-relance est rendu accessible aux sinistrés, il faudra déterminer quel sera le montant octroyé par Ottawa dans le cadre de ce programme ad hoc en cas de catastrophe. Au Manitoba, lors d’une inondation en 2009, Agri-relance avait donné 40 $ l’acre et 70 $ par tête de bétail. Un complément provincial pourrait aussi s’ajouter.
« Ce qu’on veut, c’est majorer la compensation », a expliqué Réjean Bessette, président de la Fédération de l’UPA de Saint-Hyacinthe, qui fait valoir que les terres sont plus dispendieuses dans la région inondée au Québec que celles du Manitoba où il s’agissait surtout de pâturages.
Malgré la prorogation des dates de semis, l’assurance récolte ne sera pas d’un grand secours pour les quelque 1900 acres qui n’ont pas été semées. Pour une terre drainée et labourée, on parle de 295 $ par hectare.
Environ 7000 acres ont été inondées, et les champs qui ont été semés avant les dates limites pourront recevoir de l’assurance récolte, seulement si les rendements diminuent de plus de 20 % selon le rendement probable de l’entreprise. L’assurance du foin pose également problème puisqu’elle est basée sur des données météo régionales. D’autres producteurs ne sont même pas assurés.
Sécurité civile
Une autre forme d’aide pourrait être accessible pour les agriculteurs sinistrés. La Sécurité civile a procédé récemment à une tournée auprès des agriculteurs afin de recueillir les données sur les frais reliés à l’inondation. En théorie, les entreprises peuvent être compensées à 80 %, ou jusqu’à 200 000 $, pour les dépenses admissibles.
Jaclin Bisaillon, producteur à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, explique toutefois que, sauf pour la réparation des digues, l’aide de la Sécurité civile n’est pas complètement certaine, comme pour les entreprises agricoles.
Le cas des agriculteurs à temps partiel demeure également incertain, car Québec exige que 50 % des revenus proviennent de l’entreprise pour avoir accès au programme.
« J’aimerais arriver à Noël et que ce soit réglé », espère M. Bisaillon. Rappelons cependant que les sinistrés des grandes marées gaspésiennes de 2010 n’ont pas encore tous reçu leurs compensations.
Encore un peu d’eau sur les terres
« Il me reste une dizaine d’acres avec un peu d’eau », affirme Jaclin Bisaillon, en date du 13 juillet.
En tout, le producteur ne sèmera pas sur 30 acres de ses terres. Il espérait encore semer le 4 juillet, mais juste après avoir préparé le sol, une pluie de 133 millimètres est tombée. Il a donc décidé de lancer la serviette. « C’est trop risqué », estime M. Bisaillon. Il faudra néanmoins passer un coup de cultivateur, cet été, pour empêcher que les mauvaises herbes prennent le dessus.
M. Bisaillon, un des plus affectés par les inondations de la rivière Richelieu, songe à semer du seigle d’automne, qui peut être récolté au printemps et qui résiste aux inondations. Ce seigle est utilisé uniquement pour la paille et peut se vendre 200 $ la tonne aux États-Unis.
Écoulement du Richelieu
« Il faudrait une vision d’avenir pour le Richelieu », souhaite le Paulinoix, qui craint que le rehaussement des terrains, qui est en cours chez plusieurs résidents en ce moment, ne provoque des inondations encore plus importantes chez les agriculteurs, à l’avenir.
L’impact global de la dernière inondation pourrait être positif sur un aspect en rendant plus acceptable la tenue de travaux d’envergure visant à favoriser un meilleur écoulement du Richelieu. La nécessaire reconstruction du vieux pont de Saint-Jean, par exemple, pourrait fournir l’occasion d’aplanir un haut-fond.