Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La saison estivale est bien entamée, et la chaleur est au rendez-vous, avec son lot d’avantages… et d’inconvénients. Si une minorité de producteurs avicoles se dotent de systèmes de refroidissement à l’eau, la majorité tendent plutôt à investir dans un système de ventilation performant pour réduire les pertes animales, voire augmenter les rendements. « Si les poulets ont moins chaud, ils vont manger plus », résume le représentant commercial chez Ventec Louis Landry.
Refroidissement à l’eau
« Les systèmes de refroidissement à l’eau, ça commence au Québec. On en a vu quelques-uns dans les poules pondeuses », indique M. Landry. Ce système de climatisation fonctionne de la même manière qu’un radiateur : des tapis humides faits de matériaux en fibres tissées qui ressemblent à un carton ondulé sont installés à l’extérieur du bâtiment d’élevage, sur les prises d’air situées aux murs. L’eau froide qui ruisselle sur les tapis refroidit l’air circulant dans le système de ventilation. Même s’ils demeurent marginaux, au moins deux producteurs s’en seraient dotés, selon M. Landry. Pour sa part, le représentant commercial chez Varifan Sylvain Perron signale qu’un de ces systèmes est en cours d’installation chez un couvoirier de Drummondville.
Selon les vendeurs, le refroidissement à l’eau n’est toutefois pas le système le plus intéressant pour un producteur avicole. « On a un problème au Québec, car quand il fait chaud, c’est déjà humide », souligne M. Landry. Si l’air est trop humide, les animaux peuvent ressentir un stress thermique et le système perd de son efficacité, ajoute-t-il. « Quand il fait 30 ou 35 °C dehors, c’est sûr que ça prend quelque chose pour rafraîchir les animaux, mais ça n’arrive que deux ou trois jours dans l’année », nuance M. Perron. Comme cette technologie représente un investissement de 30 000 $ ou 40 000 $, elle peut s’avérer difficile à rentabiliser.
Pour le représentant commercial chez Varifan, la clé réside donc plutôt dans l’accroissement de la vitesse de ventilation dans le bâtiment d’élevage. Un ventilateur coûte de 3 000 à 4 000 $ l’unité et le nombre d’appareils requis dépendra de la surface à refroidir. Grâce à de très gros ventilateurs, quatre changements d’air par minute suffisent à refroidir les oiseaux, surtout lorsqu’ils sont installés dans des poulaillers utilisant des systèmes de ventilation en tunnel.
Petit aide-mémoire Au printemps : Tous les 5 ans : |
L’importance de la configuration
L’été, la configuration du système de ventilation peut faire une grande différence pour les animaux, particulièrement dans un bâtiment d’un étage d’une largeur de 63 pi comme on en construit de plus en plus au Québec. « Tout se joue là », indique M. Perron. Selon une publication du ministère ontarien de l’Agriculture, la vitesse de l’air à la hauteur des animaux se situe entre 200 et 500 pi/min dans un système en tunnel (entrées d’air et ventilateurs sont placés sur des murs opposés, de sorte que le vent se déplace parallèlement à la portion la plus longue du bâtiment), alors qu’elle est de 50 à 100 pi/min dans un système transversal (entrées d’air et ventilateurs sont placés sur des murs opposés, de sorte que le vent se déplace perpendiculairement à la portion la plus longue du bâtiment).
La configuration transversale n’est pas forcément rentable dans la production de poulets, estime M. Landry. « Souvent, le problème d’une transversale, c’est que ça va coûter tellement cher de matériel que les gens vont en mettre un peu moins, mais ils auront alors quelque chose de moins fonctionnel – pas des bonnes vitesses d’air ou pas des bonnes entrées d’air –, donc même s’ils ont investi plus que pour un système longitudinal, ils n’auront pas les rendements souhaités. » Si la configuration en tunnel gagne du terrain au Québec, elle est la principale méthode de refroidissement à l’air utilisée dans les bâtiments d’élevage ontariens.
L’intelligence artificielle à la rescousse
Des algorithmes d’intelligence artificielle permettent aujourd’hui d’ajuster le débit d’air en fonction des besoins de l’animal, en temps réel. « Plus il fait chaud dehors, plus les entrées d’air s’ouvrent et plus le ventilateur tourne. Ça se fait tout seul, selon l’âge des oiseaux », affirme Sylvain Perron, représentant commercial chez Varifan. Au moins huit producteurs ont fait l’acquisition de ce genre de système dans les trois derniers mois.