Politique 19 septembre 2014

Les jeunes libéraux se mêlent d’agriculture

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L’aile jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) a adopté trois propositions touchant spécifiquement l’agriculture.

L’aile jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) ratisse large en matière d’agriculture. En fin de semaine dernière à Lennoxville, réunie en congrès, la Commission-jeunesse du PLQ a adopté trois propositions touchant spécifiquement l’agriculture, qui sont le résultat de consultations menées en région au cours des derniers mois. Parmi celles-là : renforcer le lien d’usage au sein des coopératives agricoles par une révision de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, « afin de permettre à davantage de coopératives de transiger directement avec leurs membres pour l’achat et la vente de produits agricoles destinés à la transformation ».

Cette mesure pourrait toucher le lait, entre autres, et venir changer les règles du jeu dans un secteur d’activités dynamique et en pleine croissance. « On nous a dit que le modèle actuel est trop rigide. On souhaite plus de flexibilité. Il faudrait prévoir des exceptions », a souligné à la Terre, mardi, la présidente des jeunes libéraux, Mariepier Isabelle, sans être en mesure d’expliciter davantage. Elle précise toutefois que les griefs exprimés à propos de la Loi sont venus principalement de délégués de l’Abitibi et du Bas-Saint-Laurent.

Réaction de la Fédération des producteurs de lait du Québec. « Mettre fin à ça (la mise en marché collective) ce serait mettre fin à un modèle qui a fait ses preuves », affirme François Dumontier, porte-parole de l’organisme. Tout en précisant qu’il faudra voir si la proposition vise le lait, il souligne néanmoins que le système en place depuis 1985 semble satisfaire tous les intervenants. « Les 6 300 producteurs négocient collectivement les conditions avec les transformateurs. C’est consigné dans une convention de mise en marché », ajoute-t-il.

Du côté d’Agropur, la plus grande coopérative laitière au Canada, on ne souhaite pas apporter de changements au système en place. « Pour nous, il n’y a pas d’enjeu par rapport à la Loi. Le système nous donne la stabilité, nous assure une solide croissance et se compare à ce qui se fait de mieux dans le monde », soutient Jean Brodeur, porte-parole d’Agropur.

Producteur à partir de 25 000 $

La mise en marché n’est pas la seule préoccupation des jeunes libéraux. Ceux-ci s’inquiètent de voir s’effriter la base agricole au Québec, avec les nombreuses fermetures de fermes, dans le porc, notamment. « Il est urgent de revaloriser le métier d’agriculteur pour qu’on en parle comme d’une profession. Mais pour cela, il faut trouver des façons d’intéresser les jeunes. L’agriculture, ce n’est pas un hobby. C’est par là que passe la sécurité alimentaire », plaide Mariepier Isabelle.
Fait étonnant, les jeunes libéraux veulent désormais lier l’octroi du statut d’agriculteur et les avantages fiscaux qui en découlent à des conditions plus strictes. Ainsi, pour avoir droit à ces avantages, l’agriculteur devra afficher des revenus annuels de 25 000 $ et plus, plutôt que 5000 $ comme c’est le cas actuellement. « Mais nous avons prévu des exceptions pour ceux qui feront la preuve qu’ils contribuent à revitaliser la terre, comme ça peut être le cas en Abitibi, par exemple », fait valoir la présidente de l’aile jeunesse.

La Commission-jeunesse demande au gouvernement Charest de mettre en place un programme de garantie de prêt permettant aux entrepreneurs et aux coopératives agricoles de transformation pour pallier la difficulté d’accès à du capital financier.