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La Financière ne joue plus son rôle auprès des producteurs agricoles, selon Pauline Marois.
La Financière ne joue plus son rôle auprès des producteurs agricoles. Voilà pourquoi un redressement s’impose pour amener l’organisme à tenir compte des besoins criants des agriculteurs, a soutenu Pauline Marois dans une entrevue qu’elle accordait à la Terre à ses bureaux de la Place Ville-Marie, lundi matin.
Elle croit que « sans volonté gouvernementale, sans volonté politique », il ne faut pas s’attendre à ce que ses dirigeants agissent « dans l’intérêt des producteurs ».
Tout en rappelant que c’est sous le Parti québécois que La Financière a vu le jour en 2001, elle déplore que cet « outil collectif » ait été dénaturé et ait pris la forme d’un régime d’assurance privée. Elle blâme le gouvernement Charest qui, dit-elle, a laissé tomber les agriculteurs. Mais elle reproche aussi à La Financière d’avoir contribué à leur malheur.
Elle n’a pas accepté la façon dont la direction de l’organisme s’est comportée à l’automne 2010. « Ils (ses dirigeants) ont agi de façon cavalière en envoyant des mises en demeure aux agriculteurs », fait-elle observer. Plus récemment, ajoute-t-elle, il a fallu « convoquer les administrateurs quasiment de force » devant la Commission parlementaire de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).
« C’est triste de voir autant de fermes qui ferment. C’est inacceptable. On a laissé tomber les agriculteurs », martèle la chef de l’opposition. Pauline Marois reconnaît que la conjoncture économique est toujours un facteur de risque et que des producteurs puissent se retrouver pris dans un engrenage infernal, en raison des lourdes dettes dont ils sont affligés.
« Mais il faut être là quand la conjoncture est moins bonne, sinon ça risque de ne pas revenir. On constate malheureusement que l’aide de La Financière est devenue comme un régime d’assurance privée où on se préoccupe de moins en moins du sort réservé aux producteurs », dit-elle. Au cours des derniers jours, de nouvelles mesures ont été annoncées pour soulager quelque peu les producteurs. Pauline Marois n’a pas été impressionnée. « Ils éteignent les feux parce qu’ils savent que ça brûle et qu’on est au front! » réagit-elle, cinglante.
La chef péquiste déplore enfin que les consultations autour du livre vert traînent en longueur au moment où l’agriculture québécoise vit des moments difficiles. « Après le rapport Pronovost, après toutes ces consultations, on aurait dû avoir des réponses. Mais il n’en est rien. Ça s’appelle se traîner les pieds. On oublie que l’agriculture, c’est important pour les régions », soutient-elle.
En dépit des difficultés rencontrées par les producteurs agricoles, la chef péquiste croit qu’il ne faut pas abandonner la bataille. « Il importe de leur envoyer une bonne dose d’optimisme, de les encourager, en plus d’inciter les consommateurs à acheter québécois », dit la politicienne, qui a grandi à Sainte-Étienne-de-Lauzon, dans la région de Québec, où elle a passé ses étés dans la ferme laitière familiale.