Vie rurale 19 septembre 2014

Les Saint-Amant-Hudon, le courage en héritage

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Habitués aux grands honneurs, les Saint-Amant-Hudon pourront accrocher leur titre de Famille agricole de l’année à côté de leur médaille d’or de l’Ordre national du mérite agricole.

Un baume pour le clan dont la fierté, la Ferme Jeandon, fut détruite par un incendie en août dernier.

Nouveaux mariés, Charles-Eugène Hudon, un gaillard au tempérament fonceur et déterminé, et Simone Saint-Amant s’établissent en 1945 sur une petite ferme, qui compte six vaches, quelques cochons, deux poules et cinq moutons. Achat de terres, ajout d’animaux, la ferme grandit, en même temps que la famille. « D’année en année, nous avons toujours fait du progrès », se rappelle aujourd’hui Mme Saint-Amant, qui a mis au monde 11 enfants. En 1967, le malheur frappe le clan Saint-Amant-Hudon : Charles-Eugène décède subitement, laissant Simone seule avec la marmaille, dont un bébé de six jours, « la petite Pauline ». La maman met les bouchées doubles. « J’ai toujours pensé aux autres. J’ai travaillé pour mes enfants, pour qu’ils ne manquent de rien, comme toutes les femmes de cultivateurs », avoue humblement Mme Saint-Amant. Elle n’écoute pas ceux qui lui conseillent de vendre la terre familiale. « C’était la seule façon de garder ma famille et de nourrir mes enfants », croit-elle. Entourée de ses 11 enfants, ses 22 petits-enfants et ses deux arrière-petits-enfants, Simone sait aujourd’hui qu’elle a eu raison de s’acharner.

Se serrer les coudes

Au fil des ans, la Ferme Jeandon a cumulé les honneurs, dont la médaille d’or de l’Ordre national du mérite agricole 2008. L’entreprise, avec à sa tête Claude, l’aîné Réjean et son fils Sébastien, est en plein chantier de reconstruction à la suite d’un terrible incendie qui n’a laissé que deux silos et 210 bêtes.

À 83 ans, Mme Saint-Amant s’implique encore dans l’entreprise qu’elle a bâtie. Elle reçoit les travailleurs pour dîner et leur offre également ses « petites galettes » pour la collation d’après-midi. « J’en profite pour m’informer des travaux », confie-t-elle. Le 4 décembre, lors du congrès de l’Union des producteurs agricoles, les Saint-Amant-Hudon ont récolté le titre de Famille agricole de l’année. « C’est le plus bel hommage que je puisse recevoir, mais je me sentirais plus à l’aise dans ma cuisine, à vous recevoir devant un bon repas », a déclaré Mme Saint-Amant. Décerné par la Fondation de la famille terrienne, le prix de la Famille agricole de l’année vise à mettre en évidence les valeurs familiales agricoles.