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Depuis son lancement en janvier dernier, le Guide alimentaire canadien fait couler beaucoup d’encre. Grande nouveauté : on a fait disparaître le concept de portions et l’on recommande plutôt au consommateur de garnir la moitié de son assiette de fruits et de légumes, et l’autre moitié, à parts égales, de grains entiers et d’aliments protéinés tels que les œufs, le lait et les produits laitiers, les légumineuses, les noix, la viande et le poisson.
« Les producteurs laitiers se sont sentis attaqués à la suite de la disparition du groupe alimentaire Lait et substituts, affirme Pascal Thériault, directeur des relations communautaires pour la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement. Certains médias ont même prétendu que Santé Canada désavouait ces aliments après s’être affranchi du lobby de l’industrie laitière. » Or, les produits laitiers demeurent, selon lui, des « aliments santé » riches en calcium et en vitamine D. Il croit que le Guide alimentaire s’est surtout adapté au fait que les Canadiens consomment moins de lait et de viande qu’autrefois. Il les redirige donc vers des sources de protéines de remplacement comme le tofu et les noix.
Une histoire de coûts et d’environnement
Certains producteurs laitiers ont dit craindre que les écoles et les hôpitaux délaissent le lait. L’expert en économie agroalimentaire en doute, car le prix du lait, fixé par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, est bien inférieur à celui des boissons d’amande ou de soya. C’est aussi pour des raisons économiques que les consommateurs à revenus modestes se tournent vers d’autres aliments dont les prix sont relativement stables comme la volaille et les œufs. Il en va autrement des fruits et des légumes dont les prix sont très volatils. « Récemment, le prix du céleri est monté en flèche après que des influenceurs eurent vanté ses soi-disant bienfaits sur la santé », note M. Thériault.
Acheter des produits laitiers du Canada, certifiés par la petite vache bleue, est également un moyen de soutenir l’économie locale plutôt que les producteurs d’amandes de Californie, par exemple. Il s’agit aussi d’un geste écologique puisque la culture des amandes nécessite des quantités astronomiques d’eau et que le transport génère beaucoup de gaz à effet de serre.
Conscientiser les futures générations
« Je crois qu’il faut éduquer les jeunes au sujet de la valeur nutritive des aliments et de leur provenance. C’est pour ça que l’Université McGill participe à divers événements comme la Journée portes ouvertes sur les fermes du Québec organisée par l’Union des producteurs agricoles (UPA). Et nous serons encore plus impliqués lorsque le Centre d’engagement communautaire de la Ferme Macdonald ouvrira ses portes. »
Des recommandations sensées L’une des nouveautés susceptibles de séduire les consommateurs est que le Guide alimentaire canadien recommande d’adopter de saines habitudes : cuisiner, manger avec d’autres personnes et rester vigilant relativement au marketing alimentaire. « Ce sont tous des conseils que nous donnait notre mère », fait remarquer M. Thériault. |
Marie-Claude Ouellet, Agence Science-Presse