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On dirait que dernièrement, je remarque à quel point la vie va vite. C’est cliché, mais c’est tellement vrai. Entre les travaux dans les champs et toutes les responsabilités de la ferme, j’oublie souvent de prendre le temps d’apprécier ce que j’ai : une entreprise qui évolue bien, mais surtout un mari que j’aime et avec qui j’adore travailler et partager ma vie ainsi que deux beaux enfants en santé, qui respirent le bonheur à la moindre activité qu’on leur propose.
Et là, je repense à mon enfance. Je me souviens à peine du sentiment que ça fait de ne pas savoir l’heure qu’il est ou à quel moment de la journée on fait telle ou telle chose. Je m’ennuie de me réveiller avec le soleil, de jouer et de m’amuser sans arrêt avec ma sœur, peu importe si on est lundi matin ou vendredi soir. J’ai oublié ce que c’est de ne pas se soucier de ce qui se passera demain ou d’aller jouer dehors pieds nus, même s’il a plu toute la nuit et que la cour est toute trempée, ce que ça fait de ne pas être joignable en tout temps, de ne pas savoir ce que c’est un courriel ou une notification.
J’ai oublié parce que j’ai grandi, trop vite à mon goût. Ma vie a changé. J’ai des responsabilités. Mais aujourd’hui, l’objectif que je me fixe, c’est de vous aider à garder votre insouciance le plus longtemps possible, mes p’tits loups. Amusez-vous, salissez-vous, jouez, gambadez, criez et aimez-vous tout le temps, peu importe quand. Des fois, on va se coucher tard, d’autres fois, on va aller dîner au resto le mardi midi, juste parce que ça nous tente. Bien sûr, on devra s’occuper des vaches, mais je veux que vous voyiez cela comme la chance qu’on a de tous mettre la main à la pâte dans ce beau métier qu’est l’agriculture.
Surtout, je veux qu’on profite le plus possible de chaque moment qu’on a ensemble, en famille. La leçon que je veux que vous reteniez dans tout ça, c’est que le plus beau, le plus fort, ce à quoi vous pouvez vous rattacher quand vous aurez des journées difficiles, c’est notre soutien. Je vous aime fort.
Annette Santschi, Agrimom