Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Un total de 139 ha de terres agricoles à Boisbriand pourrait passer en zone blanche si le projet Quartier Forestia allait de l’avant. Qualifié par ses promoteurs de « plus important projet essentiellement résidentiel jamais réalisé au Québec », ce développement permettrait à la Ville de Boisbriand d’accueillir 5 000 unités d’habitations supplémentaires au sud de l’autoroute 640, entre les autoroutes 13 et 15.
Marlène Cordato, mairesse de Boisbriand, appuie le projet. Selon elle, 12 000 ménages chercheront à s’établir dans sa localité d’ici 2038, et la zone ciblée par les promoteurs se révèle la meilleure pour satisfaire à cette future demande. « C’est le seul développement qui nous permet de densifier la population à l’intérieur du périmètre des autoroutes, dit-elle. De cette façon, on protège la zone au nord. »
Place à l’agriculture urbaine
Pour compenser une partie du territoire agricole perdu, la Ville de Boisbriand entend travailler de concert avec Terr’O Agriculture Environnement, un organisme à but non lucratif qu’elle a créé, pour offrir gratuitement à des entrepreneurs agricoles l’accès à 68 ha de terres aux fins de cultures biologiques au nord de l’autoroute 640. La Ville possède déjà un terrain de 38 ha à cet endroit et dispose d’une option d’achat sur une terre adjacente de 30 ha. « Pour nous, la zone agricole à relancer, c’est celle au nord de la 640 », mentionne la mairesse.
Questionné sur le sujet, le président de la Fédération de l’UPA d’Outaouais-Laurentides, Richard Maheu, se montre toutefois sceptique. « Les promoteurs mettent l’accent sur l’agriculture urbaine pour rendre le projet plus acceptable, indique-t-il, mais s’ils veulent vraiment redynamiser l’agriculture dans ce secteur, ils ont simplement à remettre les terres en friche en terres agricoles. »
Pour sa part, Rodrigue Dubois, seul producteur encore actif dans le périmètre visé, n’a pas voulu commenter le dossier par respect d’une entente de confidentialité qu’il a signée avec Le Quartier Forestia. L’homme de 81 ans, sans relève, est propriétaire d’une parcelle de 42 ha à l’intérieur du périmètre ciblé.
Des étapes à franchir
Avant d’aller de l’avant, le projet devra notamment obtenir l’aval de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
Les parcelles ciblées par le Quartier Forestia ont d’ailleurs déjà fait l’objet de demandes de changement de zonage à la CPTAQ, en 1997, en 2001 et en 2004. Elles avaient chaque fois été refusées par l’organisme. « À l’époque, on avait d’autres terrains à développer, explique la mairesse de Boisbriand, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. »