Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le toit du 111, rue Roy Est, au cœur du Plateau-Mont-Royal, n’est pas un océan de gravier comme la plupart des toitures montréalaises, mais une véritable oasis occupée par une soixantaine de jardinières, une serre et quelques ruches.
Aux yeux de Vikram Bhatt, professeur à l’École d’architecture de l’Université McGill, le Santropol roulant situé sous ce toit vert représente un modèle d’intégration réussie de l’agriculture au tissu urbain. Mais il existe « de nombreux autres exemples », précise M. Bhatt.
Des initiatives telles que le programme montréalais de jardins communautaires, l’un des plus importants en Amérique du Nord, et celui du campus comestible déployé dans des collèges et universités de la métropole, contribuent à améliorer l’environnement urbain et la sécurité alimentaire, mais aussi à promouvoir la production et la consommation de produits frais locaux.
Loin de se faire concurrence l’une l’autre, l’agriculture urbaine et l’agriculture traditionnelle sont à la fois « différentes et complémentaires », constate le professeur, qui entrevoit « un continuum à cultiver » entre les deux. Elles peuvent même devenir « un moteur l’une pour l’autre », avance-t-il.
Les Fermes Lufa, qui ont établi en 2011 une serre commerciale de 31 000 pi2 sur le toit d’un bâtiment industriel du quartier Ahuntsic – une première mondiale –, travaillent de concert avec un réseau de producteurs de la région, souligne-t-il par exemple. « Leurs paniers sont complétés par des fermiers locaux », fait valoir le chercheur, qui salue cette collaboration entre une entreprise agricole urbaine et des exploitations environnantes.
Manger à moindre coût
L’agriculture urbaine contribue à sensibiliser la clientèle à l’importance des circuits courts et favorise le développement de relations directes entre producteurs et consommateurs. Elle peut par ailleurs être un moteur d’inclusion sociale et économique pour les populations plus vulnérables, insiste Vikram Bhatt.
Dans certains cas, elle peut rendre accessibles à moindre coût des produits frais que les populations à faible revenu n’auraient pas les moyens de s’offrir autrement. Dans d’autres cas, elle peut même aider des personnes à se sortir de situations de pauvreté. C’est le cas notamment depuis 15 ans, à Rosario, en Argentine, où l’agriculture urbaine a offert à quelque 10 000 familles un revenu d’appoint, indique le professeur Bhatt. Ce dernier a participé, en 2004, à l’implantation d’un imposant réseau de jardins communautaires et de parcs-potagers dans des quartiers défavorisés de cette ville située au nord du pays.
La sécurité alimentaire au bout des toits Il suffirait de convertir une vingtaine de toits commerciaux de taille moyenne en serres hydroponiques pour assurer l’autosuffisance de Montréal en laitue et autres verdures. |
Simon Van Vliet, collaboration spéciale