Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Tous les professionnels spécialisés dans le domaine le mentionnent depuis plusieurs années : il est maintenant facile d’obtenir du financement agricole, parfois trop, dans la mesure où l’endettement est élevé et où les marges brutes et les excédents sont de plus en plus minces. Dans toutes les productions au Québec, les investissements seront substantiels dans les prochaines années dans un contexte de concentration et de transferts d’entreprises.
Le prix et la valeur des actifs, dont les terres, les bâtiments, le quota et l’équipement ont atteint des montants records, ce qui permet d’offrir des garanties de qualité sans risques de pertes pour les institutions financières et les fournisseurs. Cependant, dans plusieurs projets importants, la marge de manœuvre est faible et cela peut devenir tout un défi de faire facilement tous ses paiements, c’est-à-dire d’avoir la capacité d’effectuer suffisamment de remboursements.
1. S’entourer d’une équipe interdisciplinaire formée de différents professionnels, dont un agronome conseiller en gestion et un agronome directeur de comptes d’une institution financière. Un comptable et un fiscaliste pourraient aussi être requis. Ces personnes doivent avoir des qualifications reconnues dans le marché. C’est votre responsabilité de bien les choisir, pas dans le but d’obtenir leur aval à votre projet, mais pour qu’elles vous donnent l’heure juste afin que vous soyez en mesure de décider si vous allez de l’avant ou non. Bien s’entourer est primordial. Vous ne devez pas avoir peur de répondre à leurs questions sur votre projet et sa viabilité.
2. Revoir le modèle de réflexion, de travail et de décision. Dans un projet, il faut éviter d’être émotif, rester rationnel et remettre continuellement en question vos choix pour vous assurer d’atteindre les objectifs et la rentabilité du projet. La rigueur et la discipline sont des principes fondamentaux pour réussir. Vous devez interroger constamment vos collaborateurs. C’est votre responsabilité de le faire pour respecter la dynamique d’un processus de financement efficace et productif.
3. Rechercher l’information, un point extrêmement important et souvent absent. Vous devez obtenir tous les renseignements requis, c’est-à-dire les -derniers résultats financiers de l’entreprise, les budgets prévisionnels comportant différents scénarios qui permettent une marge de manœuvre suffisante, la fiscalité à jour pour éviter des surprises désagréables, un plan d’affaires détaillé, etc. Aller chercher la bonne information est fondamental pour discuter, échanger et vous donner la possibilité de prendre une décision éclairée.
4. Développer la pensée d’affaires. Il est très important que le concept « du pourquoi » soit très clair lors de la mise en œuvre d’un projet. Pourquoi réaliser celui-ci? Quels en seront les bénéfices? Est-ce rentable? Quels sont tous vos objectifs? Un entrepreneur se doit d’avoir une vision d’affaires à moyen et long terme pour son entreprise.
5. Penser à la pérennité de la ferme. Comme entrepreneur, vous êtes le responsable de l’avenir de cette dernière. C’est vous qui, ultimement, allez prendre la décision. Vous devez garder cet aspect à l’esprit lors d’un projet important.
En conclusion, vous devez comme producteur-entrepreneur vous assurer que tous les membres de l’équipe font leurs devoirs dans le processus de financement. C’est votre responsabilité de le faire. Une fois votre décision prise, votre signature sera sur tous les documents légaux et financiers. Vous serez le seul à avoir signé et le seul à être imputable et responsable. Bien se préparer facilite grandement les chances de recevoir un financement approprié. L’avenir est à ceux qui planifient et organisent leur développement.
Devoirs et responsabilités d’un producteur-entrepreneur
|
Luc Béland, AGR.,directeur de District Québec à la Banque TD