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Tantôt envahissante, tantôt contrôlante, la belle-mère a rarement le beau rôle dans notre univers culturel. Est-ce différent en milieu agricole? Pour certaines, la relation avec la mère de leur conjoint est infernale depuis des années alors que pour d’autres, un climat de respect s’est installé au fil du temps. Essayons de mieux comprendre pourquoi il y a quelquefois de petits ou de grands accrochages à la campagne.
« On dirait qu’elle oublie que ce n’est plus sa maison », m’écrit Pascale à propos de sa belle-mère Huguette. Il y a quelques années, le conjoint de Pascale a repris l’entreprise agricole et, par le fait même, la maison familiale. Au début, la relation entre les deux femmes était correcte. « On se respectait, on se tolérait, mais sans plus ». Avec l’arrivée des enfants, les choses se sont compliquées. « Elle critiquait ma façon de les éduquer, me trouvait trop sévère, me reprochait de ne pas connaître et de ne pas comprendre la vie sur une terre », précise la jeune femme.
Habiter l’ancienne résidence de ses beaux-parents est parfois un défi. « Cette maison vient avec un bagage, une histoire que je ne connais pas », ajoute la jeune femme. Elle se souvient par exemple, lorsqu’elle et son conjoint ont fait des rénovations dans la cuisine, que sa belle-mère a fortement réagi. « Elles étaient belles mes armoires. Pourquoi les avez-vous changées? » C’est le genre de commentaire que Pascale ne supportait plus, tout comme le fait que sa belle-mère entrait dans la maison sans frapper à la porte. « À un moment donné, j’ai dit à mon chum de lui parler ou c’était moi qui le ferais. Il y avait un minimum de respect à avoir envers l’autre. » Bien sûr, Huguette a bougonné au début, mais elle s’est pliée à la nouvelle consigne de son fils et elle s’annonce maintenant avant d’entrer chez lui. Cet exemple montre que le conjoint de Pascale est pris « entre l’arbre et l’écorce ». En effet, il est coincé entre sa mère et sa conjointe. Ce conflit ne lui appartient pas, mais il a un rôle à jouer s’il ne veut pas se retrouver constamment entre les deux femmes de sa vie. Le dialogue est de mise.
Ce qui est dommage dans ce cas-ci, c’est que Pascale doit régulièrement passer par son conjoint pour se faire entendre et se faire respecter par sa belle-mère. Comme celui-ci est souvent à l’étable ou au champ, il ne voit pas ce conflit de la même manière. « Lorsqu’il est là, elle fait mine de rien, elle fait plus attention », selon Pascale. Est-ce conscient ou pas de la part d’Huguette? Peu importe. Il faut essayer de comprendre les motivations de la dame à agir ainsi avec Pascale.
L’histoire de Pascale et d’Huguette n’est malheureusement pas unique en milieu rural. Afin de favoriser l’harmonie, il est important que les deux femmes apprennent à mieux se connaître et à se comprendre. Pour une mère, voir une « autre femme » entrer dans la vie de son fils peut parfois être déstabilisant. Il est bon de se rappeler que le rôle d’une mère est d’accompagner dans la vie l’enfant devenu grand. De son côté, Pascale doit trouver une façon d’exprimer comment elle se sent dans cette relation sans froisser sa belle-mère. Chacune a droit au respect et à une place pour donner son opinion. La communication, l’empathie et la franchise seront de mise pour améliorer leurs rapports.