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Même si les ventes annuelles de cidre québécois progressent, celles des cidres de glace s’essoufflent. À la Société des alcools du Québec (SAQ), elles ont diminué de moitié en six ans, passant de 9 M$ en 2010 à environ 4,5 M$ en 2016, selon les données les plus récentes fournies par les Producteurs de cidre du Québec. Malgré tout, les principaux producteurs de cette boisson haut de gamme n’ont pas l’intention d’abdiquer.
« Le produit a souffert d’un manque d’innovation », estime Bertrand Deltour, président de Pomdial, qui a racheté les marques Pinnacle et Neige il y a près d’un an. Le cidre de glace a la réputation d’être une bonne idée de cadeau. « À un moment donné, on ne peut pas toujours offrir la même chose. Les gens se lassent », poursuit M. Deltour.
Sans dévoiler ses nouvelles stratégies d’affaires, le président de la compagnie dit « travailler fort » pour donner un second souffle à la marque en prévision du temps des Fêtes. « On a des cartes à jouer pour réengager la clientèle et lui rappeler qu’on a un produit emblématique qui fait notre fierté », affirme-t-il.
« On ne peut pas vivre dans le déni », admet le président de l’Association des producteurs de cidre du Québec, Marc-Antoine Lasnier, concernant le manque d’intérêt à l’égard du cidre de glace. Même s’il constate que bien des consommateurs se tournent vers des produits plus secs, le propriétaire de la Cidrerie Milton est néanmoins convaincu que cette boisson haut de gamme conserve son fort attrait pour les initiés.
Guerre au sucre?
Le cidriculteur Hugo Poliquin avance une hypothèse pour expliquer le changement de cap de la clientèle. « Le sucre a mauvaise presse. On traverse quelque chose d’intense avec des produits qui ont jusqu’à 240 g de sucre résiduel par litre », soulève le producteur de Mont-Saint-Hilaire. S’il continue tout de même à fabriquer du cidre de glace, il remarque que de nouveaux cidriculteurs l’ont carrément ignoré. Un constat partagé par M. Lasnier, qui souligne que le produit ne figure pas dans les plans d’affaires d’au moins six entreprises émergentes.
Cependant, ce désintérêt pour les cidres de glace semble profiter au plus grand vendeur de cette catégorie à la SAQ, le Domaine Lafrance, de Saint-Joseph-du-Lac. Le propriétaire Éric Lafrance a même vu une légère augmentation des ventes de son produit l’an dernier. Il est convaincu que le cidre de glace demeure prisé par les touristes.
Il remarque tout de même que « la tarte a diminué » et qu’il ne pourrait pas y avoir de la place pour 10 joueurs sur les tablettes de la SAQ.
Essor global Les ventes globales de cidre à la Société des alcools du Québec (SAQ) et en boutique ont progressé d’environ 5,6 % par an entre 2010 et 2017, a fait valoir Marc-Antoine Lasnier, lors de l’assemblée générale annuelle des cidriculteurs en mars. Il est persuadé que cette croissance va s’accélérer au cours des prochaines années. La catégorie du prêt-à-boire est celle qui a la cote présentement. Il y a un fort engouement pour les produits aromatisés aux petits fruits ou à base de houblon, note M. Lasnier. L’achat de la Cidrerie Lacroix par Archibald Microbrasserie – une division de Labatt –, en septembre, contribue à l’essor de cette catégorie. Comme prévu lors de la transaction, ce nouveau joueur offre maintenant des cidres en canette pour faire découvrir ce produit méconnu du grand public. |