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SAINT-BASILE-LE-GRAND — Dans le milieu rural, il est commun de voir des chiens et leur présence peut apporter des bienfaits insoupçonnés, confirme une spécialiste de la psychologie œuvrant auprès d’agriculteurs. L’organisme Les chiens Togo mise d’ailleurs sur ces bêtes qu’il dresse pour en faire des animaux d’assistance psychologique.
« Pour les producteurs isolés qui n’osent pas se confier, le simple fait de parler à son compagnon [canin] et de verbaliser ses problèmes, ça permet de décharger une partie du stress et de l’angoisse. Ça peut les aider à passer à travers les périodes difficiles », dit Ginette Lafleur, doctorante en psychologie spécialisée en milieu rural.
Ces pouvoirs zoothérapeutiques sont mis à contribution par Les chiens Togo, où des bêtes abandonnées sont dressées. « On les forme pour aider des gens aux prises avec un stress post-traumatique, un trouble d’anxiété généralisée ou l’autisme. L’entraînement du chien est spécifique aux problèmes de la personne qui le recevra », indique la directrice du volet canin de l’organisme, Providence Godon.
Sa collègue Pascale Rabaraona, une éducatrice spécialisée de formation, ajoute qu’après leur entraînement de 10 semaines, les chiens d’assistance psychologique apportent de nombreux bienfaits. « Si le maître commence à démontrer des signes d’anxiété, comme se frotter les mains sur les cuisses ou trembler des jambes, on demande au chien de reconnaître ces signaux et d’aller se coller le museau sur lui afin de le ramener dans le moment présent pour diminuer son anxiété », explique-t-elle.
Chaque cas est unique. Les chiens peuvent être formés pour aider quelqu’un qui fait des cauchemars. L’animal vient alors effectuer une pression physique « sécurisante » sur son maître pendant un rêve angoissant. « On a observé un meilleur sommeil chez nos bénéficiaires », assure Mme Rabaraona.
« C’est grâce à lui si je suis encore en vie »
L’ancien caporal Jacques Leclerc, des Forces armées canadiennes, souffre d’un stress post-traumatique. De son propre aveu, s’il est toujours en vie aujourd’hui, c’est grâce à son chien d’assistance. « Parfois, j’ai des idées suicidaires, mais je ne peux pas partir et laisser mon animal sans personne pour s’occuper de lui. Je ne veux pas l’amener avec moi non plus. Je ne peux pas lui faire ça », explique l’ancien militaire.
Les grandes oreilles de son chien sont à présent remplies de confidences. « Il m’apporte un réconfort qu’un humain ne peut pas me donner. Il sait quand je commence à moins bien aller et il s’approche. Ça n’a pas de prix ce qu’il fait pour moi », mentionne M. Leclerc.
Un chien pour aider à guérir
Marc-Olivier Beaudoin est en attente d’un chien d’assistance psychologique. « Il ajoutera un complément à ma guérison en me permettant d’être moins anxieux en public et même avec mes amis. Il m’aidera aussi à combler des vides qui me ramènent en dépression », confie l’ancien ambulancier, qui souffre également d’un stress post-traumatique.
Impressionné par la mission des chiens Togo, M. Beaudoin a par ailleurs lancé une campagne de financement sur Facebook et organise même un spectacle-bénéfice le 18 mai afin d’offrir plus de moyens à cet organisme qui utilise les dons pour dresser gratuitement les chiens d’assistance psychologique.
Chiens abandonnés : un succès à 85 % De nombreux chiens peuvent être entraînés avec succès pour offrir de l’assistance psychologique, même ceux qui se sont fait larguer par leur ancien maître. « Il y a 500 000 animaux de compagnie abandonnés chaque année au Québec. C’est normal pour nous de les prioriser. Ils font très bien le travail et sont souvent très résilients en raison de leur passé. On a un taux de succès de 85 % avec eux », spécifie Providence Godon, de l’organisme Les chiens Togo. Elle recherche des bêtes sociables qui se laissent manipuler sans méfiance. « On leur fait subir une série de tests standardisés. On leur enlève leur nourriture, on les touche partout. Si le chien coule un seul test, il est disqualifié », explique-t-elle. |